Amina et le "Topless Jihad"

Amina, 19 ans, est la «première Femen tunisienne». Considérée comme folle par sa famille, elle est cloîtrée depuis 18 jours après avoir posé torse nu avec des messages tels que: «Mon corps m’appartient». Une journée mondiale de soutien a été organisée ce jeudi.


 

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«Le nom d'Amina est devenu celui de toutes les femmes d'Afrique du Nord, son destin est le leur», écrit la page Facebook de Femen France. Amina Tyler est cette Tunisienne de 19 ans, disparue il y a près de trois semaines, en faisant ainsi une icône féministe mondiale. Quelques jours plus tôt, la jeune femme avait publié sur Facebook des photos d’elle torse nu, avec écrit: «Mon corps m’appartient, il ne représente l’honneur de personne», et «Fuck your moral». Elle devenait alors aux yeux des médias, la «première Femen tunisienne». Mais voilà. Le 18 mars, elle est enlevée en face d’un café de la célèbre avenue Habib Bourguiba, à Tunis. Comme le relate la journaliste féministe Caroline Fourest sur son blog du Huffington Post, ce jeudi, une «vidéo la montre poussée dans un véhicule (…). Des hommes agissant comme des policiers en civil forment un cordon. Amina a le bras tordu dans le dos par un proche, qui la pousse. L'attroupement laisse penser qu'il y a eu de la résistance. Où emmène-t-on ainsi Amina? A l'hôpital psychiatrique? En prison? De force dans sa famille? Son téléphone est éteint et ne répond plus.»

En fait, c’est l'un de ses cousins qui l’a ramenée de force à la maison, comme le révélera Martine Gozlan, de «Marianne», qui a réussi à l’interviewer «quelque part dans le pays profond, loin de la capitale, avec l’accord de sa mère qui n’a autorisé aucune photo». Le 27 mars, la journaliste publie un article intitulé «J’ai retrouvé Amina, la Femen tunisienne», dans lequel elle décrit une Amina «lasse, à la fois engourdie par un traitement médical et ferme sur sa volonté de retrouver sa liberté d’action». En effet, la jeune femme, «pourtant majeure» serait mise «sous camisole chimique», comme le résume crûment Caroline Fourest. «Séquestrée et gavée de médicaments par sa famille, avec la complicité de la police et d'associations qui se taisent. Punie et retenue prisonnière. Sans avoir commis aucun crime, mais un simple péché aux yeux des puritains.»

«L'International Topless Jihad Day»

«Sa famille prend prétexte de sa "fragilité psychologique" pour la couper du monde» et la gaver de médicaments, notamment des antidépresseurs, raconte Martine Gozlan. «Nous considérons que son geste a été obtenu sous la contrainte, qu’elle est irresponsable, explique un de ses oncles pendant l’entretien. Nous allons attaquer en justice ceux qui l’ont amenée à ce geste. Le retour au lycée, ce sera après l’avis des médecins psychiatres.» «Je verrai ma fille aller en enfer et je ne ferai rien? s’interroge pour sa part sa mère, lorsqu’Amina se plaint d’avoir été frappée par son cousin.» La maman, qui refusera de laisser sa fille et la journaliste seule à seule, assume son choix de priver sa fille de tout contact avec l’extérieur. «C’est mon enfant! Elle a besoin de calme, de réfléchir, plaide-t-elle. Dans un mois ou deux, je lui rendrai son téléphone et internet.»

Le 25 mars, la célèbre avocate Bochra Bel Hadj Hmdia, qui dit représenter Amina, avait déclaré avoir eu la jeune fille au téléphone. Elle assurait qu’elle était rentrée chez elle de son plein gré, qu’elle allait bien, et  qu’elle allait «reprendre l’école bientôt». A ce jour, Amina n’a toujours pas repris les cours. Ce jeudi 4 mars, une journée de soutien a été organisée de par le monde, intitulée, «l'International Topless Jihad Day». A Paris, rendez-vous était donné devant l’ambassade de Tunisie. Une quinzaine de Femen ont été arrêtées, selon Femen France.

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(Cet après-midi à Paris. Photo REUTERS/Jacky Naegelen)

Selon «Libération», des «pro et anti-Amina» se sont opposés, un homme lançant notamment à la cinéaste féministe Nadia El Fani: «Ce n’est pas comme ça qu’on libère la femme tunisienne. Moi, j’ai fait la révolution, elle était où, Amina? Son acte met de l'huile sur le feu alors que c'est la crise.» Nadia el-Fani, qui a coréalisé avec Caroline Fourest le documentaire «Nos seins, nos armes», est l’une des seules Tunisiennes à s’être publiquement engagée pour soutenir Amina. Sur son blog, elle a publié une photo d’elle, un sein nu mais masqué par de la peinture, avec écrit «Karama» (Dignité en arabe), mais aussi «Horria» (Liberté) sur le front, et «pour Amina» sur le bras.

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Via: parismatch.com


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