Après les Pussy Riot, la chasse aux Femen est lancée

Sa langue, sa religion, ses élections supposées frauduleuses : l’Ukraine n’est plus la Russie depuis deux décennies, mais elle y ressemble à bien des égards. Un peu plus depuis vendredi soir. Alors que les punkettes de Pussy Riot viennent d’être condamnées ce même jour à deux ans de camp pour « hooliganisme » par un tribunal moscovite pour cause de prière anti-Poutine chantée dans la cathédrale du Christ Sauveur, une enquête criminelle est ouverte en Ukraine à chef d’accusation identique. Cette fois, la procédure vise une activiste des Femen, sorte d’alter ego ukrainien des Pussy Riot.

Il faut dire que la camarade Inna Shevchenko s’est donné bien du mal pour tronçonner, seins au vent, une immense croix de bois en plein centre de la capitale ukrainienne le matin même. «Free Riot » était-il inscrit en lettres noires sur sa poitrine et ses bras. Le geste de soutien aux Pussy Riot a le mérite de n’être pas passé inaperçu. Aussitôt le gouvernement ukrainien a déclaré la chasse aux Femen ouverte. Outre Inna Shevchenko, activement recherchée, la police a entrepris d’encercler le local kiévien des Femen ainsi que le domicile de Skevchenko. Dimanche, personne n’avait encore été arrêté selon les forces de l’ordre.

Créé en 2008, le groupe protestataire et toujours très critique à l’égard de la Russie s’est illustré aussi bien en Ukraine qu’à l’international pour avoir organisé des manifestations, happening ou performances seins nus afin de promouvoir la démocratie, la liberté de la presse, les droits des femmes ou encore la protection de l’environnement. L’un de ses derniers coups d’éclat avait justement pour cible le patriarche orthodoxe russe Kirill 1er, juste avant que les Pussy Riot ne soient jugées. Le 26 juillet, une activiste des Femen s’était ainsi jetée seins nus sur le chef religieux à sa descente de l’avion à Kyiv avant d’être arrêtée. « Kill Kirill » disait l’inscription dans son dos. Outre l’emprisonnement illégal des trois jeunes femmes russes, Femen reproche au patriarche de tenter d’étendre l’influence de la Russie en Ukraine. Si l’opposition russe affectionne généralement les activistes ukrainiennes, le reste de la Fédération a coutume de les envisager tantôt comme des sorcières, au mieux comme des extraterrestres.

Via: lesinrocks.com


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