"La semaine dernière, trois homosexuels ont été condamnés à trois ans de prison à cause de leur orientation sexuelle au Maroc, on a donc décidé d’aller directement sur place, pour faire passer un message de soutien au peuple marocain et aux homosexuels à travers le monde", a raconté Marguerite, 24 ans, l'une des deux militantes Femen expulsées du Maroc ce mercredi, dans une interview accordée au magazine Les Inrocks.
"Il faut qu’au premier regard on puisse comprendre l’endroit où on se situe et l’objet de notre action. Cet emplacement (ndlr: la Tour Hassan), on l’a choisi car symboliquement, visuellement, on sait tout de suite que c’est à Rabat", confie sa complice, Esther, 29 ans.
Les deux ressortissantes françaises ont été arrêtées mardi à Rabat, après avoir posé les seins nus devant la Tour Hassan pour protester contre la pénalisation de l'homosexualité.
Elles ont ensuite été interceptées, en fin d’après-midi, à l’aéroport et ont passé une partie de la nuit dans un commissariat de la capitale, avant d'être expulsées le lendemain.
Les Femen avaient "tourné une séquence obscène" sur un lieu de culte, "torse nu, en arborant un slogan portant atteinte à la moralité publique", selon les autorités, où l'on pouvait lire: "In Gay we trust".
"Le symbole aussi est fort. La tour de Rabat est une mosquée qui est en travaux de rénovation. Toutes les religions stigmatisent les homosexuels. Cette place est un symbole de cette oppression…", juge Marguerite.
"Vous êtes normales ou lesbiennes?"
Lors de l'interrogatoire mené par la police, les deux femmes disent avoir été séparées et auraient été questionnées durant plus de cinq heures. "Chacune d’entre nous s’est retrouvée entourée de 5 à 10 hommes. Nous avons eu droit à une série de questions répétées une dizaine de fois. Cela pouvait porter sur des sujets très personnels, sur notre famille, nos amis. Mais ce qui revenait surtout, c’était leurs questions pour savoir si on connaissait des Marocains, militants ou journalistes. Ils voulaient des noms, qu’on ne leur a évidemment pas donnés", affirment les Femen.
Toujours selon la version de ces deux femmes, on leur aurait demandé si elles étaient "normales ou lesbiennes", en leur expliquant que l’homosexualité était une "maladie".
Via: h24info.ma
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