Deux hommes jugés pour "homosexualité" au Maroc : verdict le 19 …

Après une audience de près de deux heures, le verdict à l’encontre des deux hommes a été mis en délibéré au vendredi 19 juin. Pendant l’audience, les deux hommes ont démenti les faits. Selon l’article 489 du code pénal qui interdit « les actes licencieux ou contre-nature avec une personne du même sexe », les deux prévenus risquent trois ans de prison.

Les deux hommes étaient devant la justice marocaine pour s’être embrassés, il y a deux semaines, devant le monument historique la tour Hassan II à Rabat. Quelques heures avant, deux militantes françaises Femen s’étaient embrassées seins nus sur le même lieu inscrivant sur leurs torses « We trust in gay » (nous croyons aux homosexuels), en signe de protestation contre la pénalisation de l’homosexualité et la condamnation, le 22 mai dernier, de trois Marocains à trois ans de prison ferme, à Taourirt, pour « homosexualité ». La réaction des autorités marocaines a été vive ; les militantes Femen ont été arrêtées et expulsées vers la France.

Les deux hommes ont été a leur tour arrêtés pour « homosexualité » et « obscénité ». Le ministère de l’Intérieur a dévoilé, le lendemain, aux médias leurs noms complets et photos. Le ministère marocain de la Défense a expliqué par la suite que les deux hommes avaient été arrêtés car la police les soupçonnait de vouloir imiter le geste des Femen.

Entre soutien et polémique !

Le débat autour de la pénalisation de l’homosexualité s’est enflammé, début juin, lors du festival musical Mawazine, à Rabat. Un artiste du groupe britannique Placebo s’est présenté sur scène, devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, avec une guitare aux couleurs arc-en-ciel, puis le chiffre « 489 » barré sur son torse.

Le collectif marocain Aswat contre la discrimination fondée sur le genre et la sexualité, qui s’est désolidarisé des actions des Femen et du guitariste de Placebo, a lancé une pétition de soutien aux deux hommes jugés à Rabat. Estimant que leur inculpation est illégale car leur culpabilité n’a pas été établie. Aswat « demande à l’État et plus précisément aux entités travaillant l’avant-projet du code pénal marocain, la suppression de l’article 489 et son abrogation du code pénal actuel ». La pétition de soutien a déjà récolté plus de 65 000 signatures.

Ce procès intervient alors que le débat sur la dépénalisation de l’homosexualité divise la société marocaine depuis plusieurs semaines. L’affrontement entre modernistes et conservateurs a atteint son summum, vendredi dernier, avec la publication par Maroc Hebdo d’une Une violemment homophobe : « Faut-il brûler les homosexuels ? ».

Via: afrik.com


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