Etranglée, violée, et brûlée vive: le combat d’Oksana

Oksana Makar, une Ukrainienne de 18 ans, a été violée et laissée pour morte par ses bourreaux. Deux suspects, des fils de notables de la région, ont été remis en liberté. Grâce à l'aide du groupe de féministes Femen, le pouvoir a repris l'affaire en mains.

Marie Desnos - Parismatch.com


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Oksana Makar a 18 ans. Alors qu’elle était invitée chez des amis, cette jeune et jolie Ukrainienne a été étranglée, violée, puis brûlée vive par des monstres qui l’ont laissée pour morte dans la nuit du 9 mars. Elle est ensuite restée plus de 10 heures, gisant dans un fossé, sur un chantier, dans d’atroces souffrances. «Je pensais que je ne survivrais pas, a-t-elle confié à Gazeta.ua. Je ne sentais plus mon corps. Dans un premier temps, j’appelais au secours, mais il n'y avait personne. J'ai commencé à prier. J'ai pensé que j'étais morte», a-t-elle ajouté. Mais par miracle, un badaud l’a retrouvée le lendemain après avoir entendu ses gémissements.

En état d’hypothermie -son moindre mal-, elle a été transportée dans un état plus que critique à l’hôpital de Mykolaïv (Sud), avant d’être transférée au centre de grands brûlés de Donetsk, où elle est toujours en soins intensifs, raconte l’hebdomadaire ukrainien de langue anglaise «Kyiv Post». Les médecins lui ont d'abord donné 2% de chances de s’en sortir, précise le site qui a été spécialement créé pour l’occasion, Oksanamakar.com. Oksana est brûlée aux 3e et 4e degrés sur 55% de son corps. Ses reins sont carbonisés. Les spécialistes ont souligné qu’en 30 ans de pratique, ils n’avaient jamais vu cela: habituellement, l’espérance de vie est de deux-trois heures avec des telles blessures. Ils ont dû lui amputer un bras et ses deux pieds.

«Que ces bâtards soient punis»

Malgré tout, son état semble encourageant. Après avoir été sortie de son coma artificiel, la jeune fille a rapidement retrouvé toutes ses facultés mentales et respiratoires; sa pression est normale, son pouls aussi. Elle a même trouvé la force de parler, sur une vidéo postée sur You Tube par sa mère, pour montrer au monde ce que ces «chiens» lui ont fait (cf ci-dessous). Tetyana Surovitska est effondrée. Elle a expliqué qu'elle conservait des photos de sa fille avant et après le crime dans son téléphone portable afin qu'elle puisse montrer aux gens «ce qu'elle était et ce qu'elle est devenue». «Ma fille a seulement 18 ans. Elle n'a rien fait dans sa vie et a déjà tout perdu», se désole-t-elle. «Elle est ma seule et unique enfant, je vais tout lui donner pour qu’elle vive -ma peau, mes reins, tout», poursuit-elle. Et de lancer: «Maintenant, mon objectif principal est de m'assurer que les bâtards qui lui ont fait du mal seront punis.»

 

D’après le récit de la victime, tout serait parti d’une invitation, par Maxim Prisyjnikov, 23 ans, et Artyon Pogosyan, 21 ans, chez une certain Yevgeniy Krasnoshek. Interpellés, les deux derniers suspects ont été remis en liberté le même jour, faute de preuve selon le bureau du procureur de Mykolaïv. Mais l’affaire a pris une tout autre tournure quand la presse s’est emparée de l’affaire, et que le groupe de féministes Femen ont ouï dire que les jeunes hommes relâchés par la police n’étaient autre que le fils de l'administrateur régional et le fils du procureur régional. Les «militantes au seins nus» qui révolutionnent l’Ukraine se sont alors mises à manifester à Mykolaïv, Odessa ou encore à Kyiv, pour demander justice pour leur compatriote. «Mort aux sadiques!», pouvait-on par exemple lire sur leurs pancartes, ou «Oksana reste en vie !»


(Photo REUTERS/Anatolii Stepanov)

Certains membres du Parlement ont alors abondé en ce sens, appelant la justice à faire son travail. Les plus virulents sont même allés jusqu’à demander la peine de mort ou la castration pour le ou les responsables. A tel point que le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a fini par ordonner au procureur général de superviser l'affaire le 13 mars dernier, date à laquelle les deux hommes ont été de nouveau arrêtés, et inculpés de tentative d’assassinat (seulement). D’après le «Kyiv Post», une vidéo de l'interrogatoire de l'un des suspects aurait été divulguée sur YouTube, dans laquelle il aurait livré des détails macabres sur son agression sadique. De même source, la mère de l'un des suspects qui aurait avoué sa culpabilité aurait récemment tenté de se suicider, mais aurait été arrêtée par son autre fils. Enfin, la mère d'un autre suspect aurait eu une crise cardiaque en sortant d’une émission de télé dans laquelle elle aurait été interrogée sur cette affaire –mais le journal ne précise pas la gravité de l’attaque.


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Via: parismatch.com


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