Femen: « délit de blasphème » ?

L’organisation féministe doit répondre de ses actions devant un tribunal correctionnel avec l’ouverture de leur procès, jeudi 19 février. Neuf militantes sont accusées de dégradations dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.
12fev2013 ativistas do femen protestam em frente a catedral de notre dame em paris franca para celebrar a renuncia do papa bento 16 e a decisao do parlamento frances de aprovar proposta de lei que 1360669547560 1024x576 Femen: délit de blasphème ?

12 février 2013, la cathédrale Notre-Dame de Paris accueille son flot quotidien de touristes venus des quatre coins du globe pour admirer son imposante architecture gothique. L’atmosphère si particulière d’un tel lieu gorgé d’Histoire ne semble pas encore alourdi par le cataclysme vécu la veille par l’Eglise Catholique. Le pape Benoit XVI vient d’annoncer son renoncement pour devenir « pontife romain émérite ». Une première. Tout comme l’irruption d’une petite dizaine de Femen dans la cathédrale pour fêter l’occasion et appeler à la dissolution immédiate du Vatican. Dans une folie hystérocrate quasiment inédite dans la lutte féministe contemporaine, le commando s’attaque seins-nus aux nouvelles cloches encore exposées dans la nef. La symbolique du symbole pour encore plus d’effervescence médiatique, puisque des journalistes ont été « invités » pour couvrir l’évènement.

Sous le crépitement des flashs, les Femen se trouvent alors confrontées au service de sécurité du bâtiment alors que le silence qui règne habituellement se charge des hurlements des militantes, « Pope no more », « homophobe dégage », etc… Ce joli chaos non dénué d’un érotisme bien travaillé mais toujours aussi violent ponctue l’actualité avec l’ouverture de leur procès ce jeudi 19 février. Après une première convocation le 13 septembre 2013, le tribunal correctionnel de Paris avait reporté le procès de neuf membres du groupe féministe Femen, poursuivies pour des dégradations sur les cloches de Notre-Dame de Paris. Un renvoi conditionné par l’enquête qui visait trois agents du service d’ordre pour leur expulsion « musclée » des jeunes femmes. L’une des activistes avait été tirée par les cheveux et avait eu une dent cassée, plusieurs d’entre elles s’étaient vu prescrire des incapacités totales de travail (ITT) de quelques jours. Les vigiles sont d’ailleurs poursuivis pour « violences » depuis le 13 février, selon des sources policières.

Que risquent les Femen ? 

Le premier procès des Femen en France s’ouvre alors que le mouvement doit faire face à de multiples attaques quant à leurs méthodes et leur légitimité. La défense de l’organisation féministe est d’ores et déjà connue.  Inna Shevchenko, chef de file du groupe en France avait déclaré que les « Femen ne s’excuseront pas, les Femen ne regretteront pas » tout en promettant de nouvelles actions contre l’Eglise Catholique et ses représentations. Des menaces exécutées. En mai 2013, Notre-Dame avait encore été le théâtre d’une protestation Femen, avec l’exhibition seins-nus d’une activiste qui s’était mis un pistolet factice dans la bouche pour célébrer le suicide de Dominique Venner, un historien d’extrême droite suicidé la veille à l’intérieur de l’église. En décembre dernier, une autre militante manifestait en faveur de l’IVG sur l’autel de l’église la Madeleine à Paris, autre sujet sensible chez les catholiques.

Les neuf Femen qui comparaissent jeudi 19 février ont enfreint l’article 322 du code pénal qui légifère sur  les délits concernant destructions, dégradations ou détériorations ne présentant pas de danger pour les personnes. Par rapport à l’action menée par les Femen à Notre-Dame de Paris, le classement au patrimoine mondial de l’Unesco de l’édifice devrait sérieusement alourdir les sanctions encourues par les militantes (Article 322-3-1).  Le procureur pourrait aussi ajouter que l’appartenance de l’édifice à une religion déterminée, ici clairement visée, est un autre facteur aggravant.

Pour ce procès autant politique et polémique, leur avocat Patrick Klugman est confiant et devrait garder la même ligne de défense  depuis le 13 septembre 2013 puisqu’il estime « tout à fait possible » que les dégradations invoquées sur la cloche Marcel aient été « commises par des membres du service d’ordre » de Notre-Dame. Le tribunal devra trancher entre les deux parties dans cette affaire qui promet quelques rebondissements. Il est clair que Notre-Dame ne doit pas être le théâtre récurrent de manifestations politiques puisque son symbole est aisément manipulable…

Via: roadsmag.com


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