Femen : étonnante bienveillance du système politico-médiatique…

Par Le Parisien Libéral.

femen credits christiane G (licence creative commons)

Inna Shevchenko

 

Chacun admettra que dans la France de 2014, la liberté d’expression, voire de blasphème, est une liberté à laquelle une majorité d’entre nous est attachée.

Notamment, chacun sera d’accord avec l’idée que l’on puisse critiquer librement les religions, à commencer par celle qui est si intimement liée à l’histoire de notre pays, le catholicisme. Cependant, on pourra toujours être étonné par la différence de traitement médiatique entre deux types d’incidents pourtant similaires : les actes islamophobes, et les actes christianophobes.

Prenez l’incident de novembre 2013 de la Grande Mosquée de Paris. Des tags avaient été inscrits sur la façade extérieure. L’ancien maire de la capitale, Bertrand Delanoë, avait dénoncé l’acte et l’avait qualifié d’« irresponsable, d’intolérables et de trahison du pacte républicain qui nous lie tous » et Anne Hidalgo avait apporté son « soutien » et son « amitié » au recteur, Dalil Boubakeur.

En revanche, il semble que les incidents du 22 octobre 2014 qui ont frappé, toujours dans le Vème arrondissement de Paris, la façade de l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, n’aient pas fait l’objet de commentaires particuliers de la part des responsables politiques et autres éditorialistes spécialisés dans l’antiracisme. Autre exemple, les Femen, ce groupe d’activistes pour lesquelles Anne Hidalgo a de la bienveillance. Hier, elles se sont illustrées dans la cathédrale de Strasbourg. En guise de protestation contre la venue du Pape au Parlement européen, une Femen est montée torse nu sur l’autel du chœur de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Un article du quotidien Le Parisien précise que « son action a duré près d’une minute. Puis elle a rapidement disparu dans la foule des visiteurs de la cathédrale, sans être inquiétée » (malgré la présence de nombreux témoins, sans parler du fait que Strasbourg est une ville vidéo-surveillée, comme quoi, cet outil prouve une fois de plus son inutilité !). Sauf erreur, ni Hollande, ni Valls n’ont condamné ce geste.

En revanche, quand des activistes de la « Manif pour tous » perturbent un match de tennis, ou quand des militants identitaires montent sur le toit d’une mosquée en construction, force est de constater qu’ils sont cloués, à juste titre ou pas, au pilori médiatique. Pourquoi les pouvoirs publics et le Parti socialiste s’empressent-ils de dénoncer tous les actes qui peuvent avoir une tonalité islamophobe mais laissent-ils la lutte contre la christianophobie au parti russe ou à l’extrême-droite ? Mystère. On peut se sentir ni proche de Poutine ni en phase avec les valeurs d’extrême-droite et penser que, au contraire, la justice ne devrait pas laisser ce genre de deux poids deux mesures s’installer. Soit on dénonce tous les extrémistes anti-religieux, soit on ne dénonce personne.

Si le Parti Socialiste avait une once de bon sens, il réfléchirait à cette situation qui consiste à monter les Français les uns contre les autres, tout en laissant l’impression que l’idée de justice ne l’intéresse pas. Quand on pense que Hollande parlait d’une France apaisée…


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