1 Février 2014 : C’est aux côtés de milliers de personnes et armée de mon appareil photo que je marche dans Paris pour soutenir les femmes espagnoles et lutter pour la sauvegarde du droit à L’IVG. Dans la foule dense, parmi les vives couleurs des banderoles et slogans, un individu retient mon attention : un Anonymous vêtu d’un manteau bleu. Je m’approche, et m’aperçois qu’il est entouré de femmes : les Femen. Celles-ci ôtent leurs manteaux, et l’instant d’après, c’est la cohue autour d’elles, les journalistes affluent de toutes parts, difficile de se faire une place. Trop petite, c’est à plat ventre, rampant entre les jambes des journalistes que j’arrive à les atteindre.
Les Femen fascinent, tant par leur beauté, que par leur force charismatique. Leur combat pour l’égalité est pacifique, leur « extrémisme » est lui, symbolique. Et c’est cela qui parfois peut choquer. Récemment, le timbre de la nouvelle Marianne, dont l’illustrateur Olivier Ciappa a entre autre choisi Inna Shevchenko comme source d’inspiration, a même provoqué une vague de polémiques. Selon certains, il s’agit d’un timbre « trop » féministe, alors que l’illustrateur a bien spécifié s’être lui-même inspiré de « femmes fortes », dont Inna Shevchenko, mais ne visait en aucun cas les Femen.
Leurs seules armes sont leurs seins, et en dénudant leurs poitrines, elles montrent qu’elles sont en pleine possession de leur corps. Les Femen parlent aux noms des femmes qui se taisent dans l’ombre. Leur combat ne cessera que lorsque la Femme sera l’égale de l’Homme car l’égalité n’attend pas, et des droits fondamentaux comme le droit à l’IVG, pour lequel les femmes ont dû se battre autrefois, ne peuvent pas être aujourd’hui remis en cause, cela serait entraver le droit des femmes à avoir pleinement le contrôle de leur corps… Et à qui appartient notre corps, sinon qu’à nous-même ?
Liberté, égalité, humanité.

Via: grand-prix-photo-reportage.parismatch.com

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