FEMEN, lorsque le sexisme déferle sur l’Europe

Le jeune mouvement ukrainien FEMEN, fondé en 2008, a fait du chemin, d’autant plus vite que les modes opératoires mis en place par les activistes sont redoutablement efficaces, en se dénudant, quelle que soit la cause qu’elles prétendent défendre, les journalistes affluent toujours plus nombreux, car le mouvement FEMEN fait vendre, du papier, de la démagogie, mais aussi parfois il promeut des causes nobles, du moins elles tendent à se trouver teintées d’actions beaucoup moins compréhensibles.

Elles font en effet feu de tout bois, dans une surenchère qui les entraîne au gré des succès toujours un peu plus loin. Au départ elles volaient à la défense des femmes dans les sociétés patriarcales issues des traditions chrétiennes de l’Europe, et le mouvement se présentait comme celui de la défense de la Démocratie. Toutefois, les causes se sont multipliées, englobant l’écologie, la pauvreté, et nous assistons à la dissolution du combat de FEMEN dans la misère sociale, à travers toutes les souffrances du Monde. Cela laisse un peu rêveur si l’on pense que le qualificatif de féministe dont se drapent les militantes mérite examen. Le féminisme dans la forme extrémiste prônée par FEMEN n’est rien d’autre que du sexisme.

C’est un piège redoutable car la frontière est ténue entre le féminisme honnête défenseur des droits des Femmes, et le sexisme extrémiste cherchant à confiner les genres. Ce sexisme de FEMEN est finalement condamnable dans la presque totalité de sa virulence, il cherche à réduire, il oppose les genres, il attise les haines, il divise et il véhicule un message de haine, en s’enlisant dans les formes de provocations les plus vexatoires. Ecrire un article, dessiner une caricature sont une chose, hurler frénétiquement en brandissant des pancartes les seins à l’air avec le dessein de choquer, d’en faire commerce, et même proférer des insultes en est une autre, et pas des plus louables.

Le message distillé par FEMEN apparaît véritablement pernicieux lorsque ses militantes exhibent une croix catholique tronçonnée, abattue dans l’ignorance que cette croix avait été érigée par des chrétiens en mémoire des victimes de Staline, qui soumit l’Ukraine à de terribles répressions. Le message doit-il être toujours violent ? Est-il normal d’inviter à se dénuder des musulmans tout en les souillant alors que l’offense se cache derrière le message de paix ? Les musulmanes ne sont pas cette caricature présentée par les féministes, et ont-elles vraiment besoin de retirer leurs vêtements pour se trouver plus à l’aise dans leur condition de femme ? Quel est donc ce message, et qu’est-ce que la France doit en attendre ?

Les militants et les médias nous diront à l’envi que le message diffusé dans des pays comme la Russie et l’Ukraine est l’objet d’une forte répression, mais nous sommes surpris de retrouver la totalité de ces « dames » en liberté, dans les pays de l’Europe, avec des visas parfaitement en règle, libres de circuler et de communiquer. Les militantes FEMEN qui se sont implantées à Paris ne sont pas dupes, elles arrivent après l’élection d’un président socialiste qui sera complaisant, et ce tandis que les médias suscitent l’intérêt les Français pour les poitrines de ces « dames », ils ont en effet moins tendance à se souvenir de la politique du gouvernement et de la morosité ambiante. Le plus surprenant est qu’une véritable armée médiatique se forme autour du phénomène, et même sur ses arrières, la « fameuse queue de Robespierre ». Le mouvement va prospérer et aura de belles heures devant lui, en attendant c’est un spectacle pour l’instant sans cesse renouvelé.

Si vous vous amusez à lire, ou à regarder les vidéos du mouvement, il est tout à fait clair que ces femmes sont parties en croisade. Des mots très forts sont employés : guerre, armée, combat, et s’entrecroisent avec d’autres, comme centre de formation. Les militantes indiquent qu’elles formeront des volontaires à « leurs techniques », afin de résister au stress, aux affrontements avec la police. Sur l’un de ces films, une de ces femmes tapent comme une forcenée sur un sac de frappe de boxe. L’entraînement paraît presque militaire, en tout cas musclé, nous le comprenons mieux lorsque nous savons l’accueil qui fut réservé à ces filles en Turquie où elles échappèrent à peine à un lynchage en règle.

Qui sème le vent récolte la tempête ? Bien sûr, il ne saurait être question d’avaliser la violence, mais force est de remarquer qu’en étant elles-mêmes violentes dans leurs propos, dans leurs actions chocs, ces femmes s’exposent fatalement à une réponse qui ne peut être que le reflet de ce qu’elles véhiculent. Défendre les femmes ? Mais cette cause est très ancienne, nous avons de brillants exemples de beaucoup de représentantes du sexe dit faible qui n’hésitèrent pas à donner leur vie pour ce bel idéal. Olympes de Gouges me vient à l’esprit, cette femme courageuse, qui fut l’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qui porta sa tête à la guillotine, victime des hommes, victime de Robespierre.

Alors en regardant d’un peu plus près, ce qui de prime abord m’avait semblé être l’un de ces mouvements sympathiques, nécessaires et progressistes, je ne peux que condamner désormais FEMEN dont le discours a changé. Il ne s’agit plus cette fois-ci de s’attaquer le président biélorusse ou ukrainien de prendre fait et cause pour ces femmes avilies par la prostitution lors de l’Euro 2012. Les insultes lancées aux croyants, chrétiens ou musulmans montrent que derrière le mouvement se cache aussi une volonté de faire de l’anticléricalisme de circonstance, au lendemain de la croix catholique tronçonnée en Ukraine, d’autres exemples de croix sciées, orthodoxes celles-là, sont apparus, triste exemple, de ce que dans un pays de libertés, les croyants soient ainsi « physiquement » agressés.

Les opinions religieuses sont sacrées, railler la religion n’est pas un problème, d’ailleurs quelle qu’elle soit. S’attaquer à des symboles ou des lieux religieux est autre chose, la France devrait se souvenir qu’elle est la patrie des Droits de l’Homme. Dans la déclaration universelle moderne, l’article 2 indique encore que nul ne peut être inquiété pour ses opinions religieuses, mais aussi à l’article 29 beaucoup moins cité que : « Dans l'exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du bien-être général dans une société démocratique ».

Les libertés d’autrui, voilà un droit que les militantes de FEMEN ont oublié, chacun est libre de professer comme elles, de manifester ses opinions, mais aucun droit, même celui du féminisme conquérant et réducteur ne les autorise à s’attaquer à la tronçonneuse ne serait qu’à une simple croix. Car en effet, demain, s’il venait à l’esprit d’un quidam de venir découper à la tronçonneuse les insignes et les pancartes de ces « dames », devrions-nous laisser se propager ce dialogue de la violence et de l’ignorance ? Les actions de FEMEN ne sont pas innocentes, ses activistes ne peuvent se cacher derrière des idéaux pour propager la division et le sexisme, et la France en héritant du « cadeau » ne sait pas que cette Liberté chérie, que nous avons chantée sous la Révolution renfermait aussi dans son sein tant d’horreurs.

Une autre femme, Madame Roland, avant de mourir s’exprimait désabusée sur le chemin de la guillotine « Liberté que de crimes sont commis en ton nom ! ». Combien d’absurdités ont également été prononcées dans les méandres du drap qui l’habille et pour quels résultats ? La France ridiculisera-t-elle toujours cette Démocratie en la laissant se faire évincer par le hideux visage de la démagogie, sa sœur cadette qui elle ne porte pas de majuscule car tout ce que comporte la première de lumières, la seconde la compte en noirceurs. Françaises déshabillez-vous si vous le souhaitez, mais pas pour le sexisme, l’élégance n’a pas de prix, elle l’emporte toujours sur la vulgarité.

Via: french.ruvr.ru


Short link: [Facebook] [Twitter] [Email] Copy - http://whoel.se/~fQRxd$1hr

This entry was posted in FR and tagged on by .

About FEMEN

The mission of the "FEMEN" movement is to create the most favourable conditions for the young women to join up into a social group with the general idea of the mutual support and social responsibility, helping to reveal the talents of each member of the movement.

Leave a Reply