Femen Tunisie : Fourest et Badinter réclament la libération des …

Les trois Femen européennes manifestant à Tunis le 29 mai

 

Des prisonnières politiques. Voilà ce que sont devenues les trois Femen européennes qui avaient, le 30 mai dernier, manifesté devant le ministère de la Justice à Tunis et qui ont depuis été condamnées à 4 mois de prison ferme. Dans une lettre ouverte publiée dans Le Monde mardi 18 juin, des militantes féministes, des écrivains, des journalistes et des universitaires réclament la libération de Pauline, Josephine, Marguerite et Amina, emprisonnées suite à leurs actions en Tunisie. Cette lettre ouverte signée notamment par la porte-parole des Femen Inna Shechvenko, la cinéaste Nadia El Fani et la journaliste Caroline Fourest, adressée à François Hollande, demande notamment à celui-ci son appui auprès du président tunisien pour la libération des quatre militantes.

« Amina, Pauline, Josephine et Marguerite sont des prisonnières politiques. »

Pas question, en effet avec cette lettre ouverte, de s'opposer à la venue en juillet de François Hollande sur le sol tunisien. Au contraire : les auteurs de la lettre, mais aussi ses signataires, parmi lesquels on retrouve Élisabeth Badinter, la féministe Caroline de Haas ou encore l'essayiste Djemila Benhabib, souhaitent que le président de la République appuie leur demande pour obtenir la libération immédiate des quatre Femen emprisonnées.

Insistant sur le caractère éminemment politique de l'incarcération des quatre militantes, les signataires de la lettre rappellent notamment la nécessité, au nom du droit des femmes, d'obtenir leur libération, les sanctions à leur encontre étant « totalement disproportionnées au regard de leurs actes et contraires aux normes attendues d'un État de droit. »

Les quatre militantes, en effet, ont écopé de lourdes peines au regard de leurs actions. Amina Tyler d'abord, seule Femen tunisienne, est incarcérée depuis le 19 mai pour possession d'un spray d'autodéfense et un tag sur le muret d'un cimetière. Si la jeune féministe n'a pas encore été jugée, elle risque « six à douze ans de prison pour "atteinte aux bonnes mœurs", "profanation de tombeau" et "association de malfaiteurs." » Quant aux trois Femen européennes qui avaient manifesté seins nus le 29 mai dernier à Tunis, elles ont été condamnées à 4 mois de prison ferme pour « atteinte à la pudeur, aux bonnes mœurs et à l'ordre public, alors qu'il s'agissait d'une protestation pacifique, demandant la libération d'Amina, […] elle-même détenue de façon arbitraire depuis plusieurs semaines », dénoncent les auteurs de la lettre.

Face à l'impasse judiciaire dans laquelle se trouvent désormais les quatre militantes, une lettre ouverte à François Hollande reste, pour les signataires, la seule solution pour obtenir leur libération : « Nous ne demandons pas au président de renoncer à aller en Tunisie. Bien au contraire, il doit s'y rendre pour demander la libération de ces prisonniers politiques. Sans se laisser intimider par ceux qui crieront à l'ingérence ou convoqueront le passé. Au nom de ses dissidents sans voix, nous lui demandons d'interpeller son homologue, le président tunisien […] À François Hollande d'exiger à Tunis la libération d'Amina (18 ans), de Pauline (27 ans), de Josephine (19 ans) et de Marguerite (22 ans). Non pas parce deux de ces prisonnières politiques sont des ressortissantes françaises, mais bien parce que les droits des femmes et le droit à la liberté d'expression sont des valeurs universelles, et que François Hollande avait promis d'en faire le cœur de sa diplomatie. Ce voyage sera pour nous un test : savoir si ces mots ont un sens. »

Le procès des Femen reconduit en appel

Si les trois Femen européennes ont été jugées le 13 juin dernier et ont été condamnées à 4 mois de prison ferme, leur sort n'est pour autant pas définitivement scellé. L'un de leurs avocats, Me Souhaib Bahri, a annoncé qu'elles comparaitront à nouveau devant la Cour d'appel le vendredi 21 juin, afin que celle-ci réexamine leur peine.

Amina, elle, est toujours en détention : arrêtée pour avoir peint « Femen » sur le muret d'un cimetière pour protester contre un rassemblement salafiste à Kairouan, dans le centre du pays, elle est poursuivie pour atteinte aux bonnes mœurs et profanation de sépulture.

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Via: terrafemina.com


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