A Copenhague, une fusillade a éclaté dans un centre culturel où l’Ambassadeur de France prenait la parole en faveur de la liberté d’expression (« Art, blasphème, liberté d’expression : jusqu’où peut on aller? »). François Zimeray, grand combattant de la lutte anti-raciste en France, mais aussi défenseur acharné des Droits de l’homme, s’exprime pour la première fois.
Quelle était la raison de votre présence hier à cette réunion de défenseurs de la liberté d’expression à Copenhague ?
François Zimeray: J’ai été invité il y a une quinzaine de jours par les organisateurs de cette manifestation. Il s’agit d’une association danoise qui a pignon sur rue et qui souhaitait que je prononce le discours d’ouverture. Ce débat était soutenu par tous les partis danois. Je pensais que c’était mon devoir d’accepter et qu’il serait utile de venir remercier les Danois pour la solidarité qu’ils avaient exprimée lors des attentats de Paris du mois dernier. J’y suis allé à vélo sans me douter de quoi que ce soit.
Qu’avez-vous dit avant que n’éclate les coups de feu ?
Je n’avais rien écrit. J’ai parlé pendant une dizaine de minutes aux quelque 40 personnes de l’assistance des leçons que nous devions tirer sur le plan de la défense des libertés après ce qui s’était passé à Charlie Hebdo et des défis auxquels nos sociétés devaient faire face, qu’il s’agissait d’un combat pour les générations à venir. J’avais à l’esprit que je m’exprimais également en tant qu’ancien ambassadeur de France sur la question des droits de l’homme. Et puis, sans savoir que ce serait prémonitoire, j’ai évoqué la nécessité à laquelle nous étions confrontés de nous préparer à d’autres attaques.
C’est à ce moment- là qu’a éclaté la fusillade ?
Non ; au départ, je ne pensais pas rester après mon intervention, mais finalement, je me suis rassis sur ma chaise pour écouter le discours de celle qui me succédait au micro. Il s’agissait de la Femen Inna Shevchenko.
Tout à coup, alors qu’elle parlait, on a tous entendu un grand bruit. Je me suis dit qu’une armoire venait de tomber ou qu’il s’agissait d’un pétard. Mais non, c’était bien des coups de feu répétés. J’étais incrédule, ça ne pouvait tout de même pas recommencer comme à Paris !
Mais en quelques secondes, j’ai réalisé qu’on était en train de revivre la même chose qu’à Charlie Hebdo. C’était terrible. Nous étions tous par terre en train de ramper vers la sortie de secours pendant que ça continuait de tirer à travers la porte. Beaucoup. La police parle de 200 impacts de balles. Ce n’est qu’en revenant dans la salle que j’ai vu qu’il y avait un mort.
Compte tenu de la présence de Lars Vilks, un des caricaturistes suédois de Mahomet, dans la salle, la réunion était- elle protégée ?
Oui, deux policiers en tenue et au moins un autre en civil gardaient le bâtiment, dont un avec un détecteur de métaux. Ce sont eux qui nous ont protégés et c’est un miracle qu’il n’y ait pas eu plus de victimes.
Par JDD – JSSNews
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Via: jssnews.com
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