Have You Met Clara : Qu’en est-il du féminisme aujourd’hui ?

A l’heure où certains et même certaines se dressent contre le féminisme à cause peut être de comportements mal compris et parfois extrêmes comme par exemple ceux des Femen, il m’a semblé important et intéressant de revenir à l’origine de cette doctrine pour qu’elle soit simplement mieux comprise. En effet, certains hommes pensent que les féministes les détestent et veulent le pouvoir à tout prix. C’est peut être le cas pour certaines, mais ce n’est vraiment pas l’essentiel et surtout pas l’essence du mouvement.

Définition

Le féminisme est une doctrine ou une attitude politique, philosophique et sociale, fondée sur l’égalité des sexes. Le féminisme a notamment pour objectifs, la défense des intérêts des femmes dans la société, l'amélioration et l'extension de leurs droits, la fin de l'oppression et des discriminations dont les femmes sont victimes au quotidien et leur émancipation. Imaginez-vous que si la pensée féministe cherche à améliorer le statut des femmes dans les sociétés c’est que malheureusement, de nombreuses inégalités demeurent encore de nos jours…

Un peu d’histoire

En France, le féminisme apparaît sous la révolution, comme doctrine issue du siècle des Lumière et des salons des femmes de lettres du XVIIIe siècle. Olympe de Gouges, femme des Lettres considérée comme une des pionnières du féminisme français, rédige une déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791. Ses revendications d'égalité entre hommes et femmes ne sont pas entendues par les révolutionnaires. Elles furent reprises quelques années plus tard comme l'un des points essentiels du programme des socialistes saint-simoniens. Au cours du XIXe siècle, en France, en Angleterre, aux Etats-Unis et en Allemagne un mouvement féministe structuré se met en place. L'un de ses principaux objectifs est d'obtenir le droit de vote des femmes. Apparaît alors le terme "suffragettes" pour désigner les premières féministes. Malgré tous les efforts des "suffragettes" dont Hubertine Auclert, la Troisième République refuse le droit de vote aux femmes car on les estime politiquement irresponsables et immatures. Les devoirs de mère et d'épouse seraient incompatibles avec l'exercice politique... Enfin, l’ordonnance du 21 avril 1944 prise par le gouvernement provisoire du Général de Gaulle à Alger stipule que "les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes". Deux ans et demi plus tard, le préambule de la constitution du 27 octobre 1946 inscrit ce principe dans les principes fondamentaux de la République : "la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme".

De nos jours

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Une publicité française pour le permis à 1 euro en 2014

Malheureusement, il y a encore bien trop de raisons de se battre. Un sondage Harris Interactive révèle que seul 1 Français sur 2 se dit aujourd’hui féministe : 58 % des femmes et seulement 42 % des hommes. Chez les femmes, 97 % revendiquent l’égalité salariale à poste égal, 87 % estiment que la lutte contre les violences faites aux femmes n’est pas efficace, 90 % pensent que les tâches domestiques sont en grande majorité effectuées par les femmes et que le harcèlement de rue est une réalité. En bref, la France ne lutte pas efficacement contre les stéréotypes. En général, les hommes partagent ce point de vue. Curieusement la majorité de la population est d’accord sur les problèmes mais personne ne semble en mesure de les régler. Parfois en Europe on régresse comme en Espagne, où le gouvernement a tenté l’année dernière de revenir sur le droit à l'avortement. Ce mois-ci en France, le projet de loi de François Rebsamen sur le dialogue social mettait en péril les outils de lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes au travail.

Pourquoi avoir honte quand il s’agit simplement de défendre nos droits ?

Les militantes n’ont pas vraiment bonne réputation. Pour s’identifier au mouvement féministe, les français plébiscitent plutôt des icônes du passé comme l’ex-ministre Simone Veil qui a fait adopter la loi Veil en 1975, dépénalisant le recours à l'interruption volontaire de grossesse ou encore la philosophe Elisabeth Badinter. Quelques exceptions comme Florence Foresti ou encore Emma Watson se placent en bonne position dans ce classement des modèles féministes à suivre. La présidente des Femen, elle, est loin derrière et pour cause… 7 Français sur 10 estiment que les militantes anti-sexistes n’ont pas la bonne méthode, 64 % trouvent qu’elles en font trop et-ou encore 49 % qu’elles nuisent à l’image des femmes. Si les Femen se battent pour le droit des femmes et l’égalité des sexes, il semble clair qu’elles ne renvoient pas le bon message. Mais pourquoi tant de critiques ?

Et bien leurs méthodes paraissent agressives et trop violentes. Mais ce qu’elles subissent ne l’est-il pas ? Je rappelle par exemple que les gros bras du service d’ordre du Front national ont commis une violation de domicile en pénétrant dans leur chambre d’hôtel et se sont rués sur les contestatrices en les molestant et en les interpellant sans avoir l’autorité légale pour le faire alors qu’elles manifestaient seins nus au balcon pendant le discours de Marine Le Pen (voir vidéo ci-dessus). Comme si avec elles, on pouvait tout se permettre. Elles dérangent, on a le droit de les rouer de coups… Au-delà des Femen dont le cas reste particulier, les clichés sexistes perdurent. Rappelons que le féminisme est d’abord là pour que personne n’oublie l’histoire et les combats qui l’ont forgé. Très clairement on veut de l’efficacité ! Un mouvement concret et ancré dans le quotidien notamment en ce qui concerne l’égalité des salaires et des carrières pour un même niveau d’efficacité ou d’étude. On veut continuer le combat mais on ne veut plus être taxées de frustrées ou bien de revanchardes anti-mecs. Les femmes veulent aussi assumer librement le glamour et la légèreté.

Une alliance avec les hommes n’est-elle pas possible ?

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Montage d'une pub des années 60 et d'un slogan féministe

Si vous vous dites encore que le féminisme n’a plus lieu d’être de nos jours, prenez par exemple l’analphabétisme qui touche 774 millions d’adultes dans le monde. Et bien sachez que les deux tiers soit 493 millions sont des femmes. Et non, ce n’est pas par laxisme. La plupart du temps on estime qu’elles ont mieux à faire qu’apprendre. Le "savoir" leur est tout simplement inaccessible. La nouvelle féministe a le droit d’être féminine, assume son corps mais ça n’en fait pas une potiche pour autant. L’actrice Emma Watson a vu juste puisque 71 % des Français veulent faire cette révolution "en alliance avec les hommes". Si les mecs s’y mettent vraiment et sont prêts à abandonner leurs privilèges, tout semble alors possible. N’est-il pas temps de donner au féminisme la place et le coup de jeune qu’il mérite ? Hommes et femmes ne sont évidemment pas similaires mais n’ont-ils pas le droit au même traitement ? Alors que nous soyons d'un sexe ou bien de l'autre, restons prêts à tirer la sonnette d’alarme dès qu’une action nous semble rétrograde ou ridicule comme l’année dernière lorsque 140 députés français ont lancé une pétition contre la désignation d’une femme par son titre de vice-présidente de l’Assemblée nationale. On peut tous faire bouger les choses en restant simplement ouverts, justes et libres.

Via: meltystyle.fr


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