Une militante des Femen a été condamnée, mercredi 15 octobre, à 1 500 euros d'amende pour avoir, seins nus, endommagé début juin la statue de cire de Vladimir Poutine au Musée Grévin, quelques heures avant l'arrivée à Paris du président russe.
Le tribunal correctionnel de Paris l'a condamnée pour dégradation volontaire et exhibition sexuelle, une première selon son avocate. Généralement, les poursuites pour exhibition contre ces activistes sont abandonnées avant la tenue des procès, a-t-elle indiqué. L'Ukrainienne Iana Zhdanov avait attaqué la statue de Vladimir Poutine à l'aide d'un petit pieu en bois. Sur sa poitrine était écrit « Kill Poutine » (« tuez Poutine »).
« UN NON-SENS »
« C'est une blague ! », a réagi la jeune femme de 26 ans, réfugiée politique en France depuis deux ans, disant ne pas comprendre sa condamnation pour exhibition sexuelle. Pour son avocate, Marie Dosé, « cette décision tend à empêcher [les Femen] de protester ». Les manifestations seins nus sont en effet leur marque de fabrique. « Dans une société comme la nôtre où l'exhibition à message commercial est partout, c'est un non-sens », a-t-elle dit.
Outre son amende, Iana Zhdanov a été condamnée à verser 3 004 euros au Musée Grévin au titre du préjudice matériel et 1 000 euros au titre du préjudice moral, ainsi que 500 euros de frais de procédure. Elle a annoncé qu'elle ferait appel et qu'elle irait jusque devant la Cour européenne des droits de l'homme si besoin.
La statue de Vladimir Poutine avait été renversée sur le sol du Musée Grévin et une partie de sa tête avait éclaté, sous le regard impassible des représentations en cire de François Hollande, Angela Merkel et Barack Obama, notamment.
ACTIONS À LA MADELEINE ET NOTRE-DAME
Une autre militante, qui a depuis quitté les Femen, doit également être jugée ce mercredi pour exhibition sexuelle après avoir mené une action seins nus dans l'église de la Madeleine, en décembre 2013, pour protester contre d'éventuelles restrictions du droit à l'avortement en Espagne.
Neuf Femen jugées pour la dégradation d'une cloche de Notre-Dame de Paris lors d'une action dans la cathédrale en 2013 ont été relaxées le 10 septembre par le tribunal correctionnel de Paris. Elles n'étaient pas poursuivies pour exhibition sexuelle. Le parquet a fait appel.
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Via: lemonde.fr
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