Une Femen a été condamnée ce mercredi à une amende pour exhibition sexuelle et dégradation. Elle avait détruit à coup de pieu la statue de Vladimir Poutine au musée Grévin.
Pour la première fois en France, une Femen a été condamnée pour "exhibition". Iana Jdanova, militante ukrainienne de 26 ans, a été condamnée ce mercredi 15 octobre à une amende de 3.004 euros au titre de préjudice matériel et à 1.000 euros pour "préjudice moral" - contre 10.000 demandés -, ainsi qu'à 500 euros de frais de justice.
Le 5 juin, après avoir acheté un billet pour le musée de cire, la jeune femme, réfugiée politique en France depuis deux ans, s'était mise torse nu dans la "salle des chefs d'Etat", avec "Kill Putin" écrit en rouge sur la poitrine. Elle avait renversé la statue du président russe, attendu le jour même à Paris, et lui avait planté à plusieurs reprises un pieu dans le thorax en criant : "Putin dictator".
Condamner pour exhibition un message politique c'est un non-sens.
Me Marie Dosé, avocate de la Femen
Iana Jdanova, originaire de l'Est de l'Ukraine actuellement en proie à un conflit que les pays occidentaux accusent la Russie d'attiser, avait revendiqué à l'audience le caractère politique de son acte. "C'est très étrange, c'est vraiment une blague", a-t-elle dit après sa condamnation.
"C'est la première fois qu'on est condamnées pour exhibition. C'est notre façon de protester. Je l'ai fait en Ukraine, en Turquie, et c'est la première fois", a poursuivi la jeune femme, en regrettant qu'en "France, une partie nationaliste de la société française, devienne pro-Poutine". "Dans une société comme la nôtre où l'exhibition à message commercial est partout, condamner pour exhibition un message politique c'est un non-sens", a estimé pour sa part son avocate, Me Marie Dosé.
A l'annonce du verdict, l'avocate a immédiatement annoncé qu'elle ferait appel de cette décision. Elle a également affiché son intention d'aller si besoin jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme pour obtenir l'annulation d'"une décision qui tend à les empêcher de faire passer leur message politique". Des militants de la branche française du mouvement symbole de la contestation en Ukraine, Euromaïdan, étaient présents au palais de justice pour soutenir Iana Jdanova.
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