La Femen tunisienne Amina est détenue pour des "motifs politiques"
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L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a estimé mercredi que la Femen tunisienne Amina Sbouï est détenue pour des raisons politiques et appelé à sa libération conditionnelle.
"Les chefs d?inculpation contestables contre une activiste féministe qui est détenue depuis le 19 mai 2013 suggèrent qu?ils ont sans doute des motifs politiques", affirme dans un communiqué l'ONG basée à New York.
Amina, 19 ans, a été arrêtée le 19 mai dernier pour avoir peint le mot "FEMEN" sur le muret d'un cimetière à Kairouan (centre) pour protester contre un rassemblement de salafistes.
Elle a été condamnée au versement d'une amende pour possession illégale d'aérosol d'autodéfense. Elle risque encore d'être inculpée pour profanation de sépulture et atteinte aux bonnes m?urs, délits passibles respectivement de deux ans et de six mois de prison.
Ces peines peuvent être alourdies si Amina est reconnue coupable d'avoir agi en bande organisée, selon ses avocats.
HRW a appelé la justice tunisienne à "réexaminer ces inculpations en détail et à accorder à la militante, Amina Sbouï, la liberté provisoire à laquelle la loi lui donne droit", selon les termes du communiqué.
La jeune fille avait fait scandale en mars en publiant sur internet des photos d'elle seins nus à la manière de Femen. Trois militantes européennes ont été détenues près d'un mois à Tunis pour une action topless devant le Palais de justice en soutien d'Amina, le 29 mai.
"Amina pourrait rester en détention préventive jusqu'à 14 mois, puis rester longtemps en prison, tout cela pour un acte non-violent ? quoique provocateur", souligne Eric Goldstein, directeur adjoint pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW, cité dans le communiqué.
L'appel de HRW coïncidait avec une mobilisation du comité de soutien d'Amina qui craint une nouvelle accusation, celle d'outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, après qu'Amina a été citée en justice pour des révélations sur des cas de torture dans la prison de Sousse (centre) où elle est incarcérée.
"La situation devient de plus en plus critique pour Amina face à un acharnement féroce et injustifié" visant à "faire d'Amina un exemple pour toutes les femmes qui oseront dans le futur faire face à l'islamisme" dans le pays, ont affirmé les partisans de la Femen dans un communiqué.
"Nous avons décidé de mobiliser large pour sortir Amina de sa prison", a assuré à la presse Lina Ben Mhenni, cyberactiviste connue sous le pseudonyme Tunisian Girl.
Via: jeuneafrique.com
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