Amina Tyler. Son nom ne vous dit peut-être rien mais cette jeune femme est devenue un symbole controversé en postant mi-mars des photos d'elle seins nus en Tunisie. La première Femen tunisienne était née. Depuis, la jeune femme avait disparu et beaucoup craignait son emprisonnement. Car par son geste, elle s'est exposé à des poursuites pour "atteinte aux bonnes mœurs", un délit passible de six mois de prison. Résultat, le 4 avril dernier, des Femen manifestaient seins nus un peu partout dans le monde en signe de solidarité. Mais en réalité, la jeune femme vit cachée dans sa famille par peur de représailles, comme le raconte un reportage diffusé samedi sur Canal +.
Une équipe de l'agence CAPA TV a pu rencontrer la jeune fille jeudi soir dans une maison située "à 3 heures de Tunis" où elle vit avec sa famille. Elle y apparaît fatiguée, apathique et sous le contrôle étroit de ses proches qui la retiennent contre son gré pour la protéger. Après la publication des photos, "ma famille m'a trouvé dans un café", déclare-t-elle. "Ils m'ont conduit à la maison. Mon cousin a cassé la puce de mon téléphone. Il m'a frappé. Et après, je suis resté dans ma famille puis on a déménagé dans cette ville", témoigne-t-elle.
Menaces de mort
En attendant sa vie est menacée. Amina affirme avoir reçu des menaces de mort par téléphone et sur son compte Facebook. "Je dois quitter la Tunisie, j'ai peur pour ma vie et la vie de ma famille. Il y a beaucoup de rumeurs sur ce que les islamistes et les salafistes veulent faire contre moi", souligne-t-elle. "J'espère continuer mes études à l'étranger", ajoute la jeune fille aux cheveux courts, évoquant son rêve de devenir "journaliste pour aider les Femen d'une façon ou d'une autre".
Pourtant, la jeune femme tunisienne se désolidarise de l'action menée mercredi à Paris par trois Femen. Celles-ci avaient brûlé un drapeau salafiste devant la Grande mosquée. "Je suis contre", dénonce-t-elle. "Elles n'ont pas insulté un certain type de musulmans, les extrémistes, mais tous les musulmans", déplore Amina. "Tout le monde va penser que j'ai encouragé ce genre de choses. C'est inacceptable", se déplore-t-elle. Mais elle ne regrette pas pour autant son engagement ni les photos. Elle reste et demeurera une Femen " jusqu'à ses 80 ans", dit-elle, car ce sont de "vraies féministes".
A lire aussi : "Muslimah Pride Day" : la riposte contre les Femen s'organise
A lire aussi : Caroline Fourest pose seins nus sur Facebook en soutien à la Femen tunisienne
Via: lci.tf1.fr
Short link: Copy - http://whoel.se/~1XLvO$2Yg