La grève du sexe, une arme politique souvent efficace




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La grève du sexe, une arme politique souvent efficace

Serait-ce la nouvelle arme du militantisme non violent? Parfois efficace, toujours percutante.

Image: dr

provocation

«Ces femmes transgressent les codes du pouvoir définis par les hommes. Un peu comme Femen!»

«La grève du sexe, cela fait effectivement débat avec une certaine régularité au sein du mouvement féministe. En Suisse aussi, même si à ma connaissance aucune initiative ne s’est vraiment concrétisée ici», note Stella Jegher, experte des droits des femmes au sein de la section suisse d’Amnesty International. «C’est un moyen d’action qui fait peut-être effectivement plus de sens dans des sociétés où la répartition traditionnelle des rôles entre femmes et hommes est encore très accentuée.»

«Ce qui me paraît particulièrement intéressant, c’est que les grèves du sexe mettent en lumière de manière très concrète le fonctionnement du pouvoir dans le monde», analyse Stella Jegher. «Dans les rapports de force, particulièrement dans des contextes de guerre, on constate trop souvent que des abus sexuels sont utilisés comme une arme. En Bosnie, par exemple, des viols étaient commis non pas pour satisfaire le plaisir des hommes, mais pour bien montrer qui a le pouvoir. D’ailleurs, à Abou Ghraib, en Irak, c’était parfois des soldates qui perpétraient ces violences sur des prisonniers. Or, la grève du sexe vise à inverser cette logique du pouvoir sexualisé, refusant la soumission et revendiquant le droit de participer à des décisions souvent cruciales.»

Autre point d’importance pour la collaboratrice d’Amnesty: les femmes qui recourent à la grève du sexe prennent conscience de leur situation, analysent les rapports de force et s’organisent entre elles pour mettre en question leur rôle dans des sociétés assez traditionnelles.

Difficile, toutefois, d’évaluer cette tactique non violente. «Vous donnez ici quelques exemples encourageants, mais je doute que la grève du sexe à elle seule soit un moyen de pression très efficace de manière générale», relativise Stella Jegher. «Par contre, c’est un bon moyen de donner de la visibilité à la cause défendue, surtout dans un monde médiatisé.»

Un peu comme les protestataires nues du groupe ukrainien Femen? «Dans un sens, oui. Le point commun, c’est la transgression du cadre qui a été donné par les hommes. Des femmes dénudées, en Europe, on en voit plein les rues, sur les affiches publicitaires vantant telle ou telle marque de voitures. Les contestataires se réapproprient la nudité féminine pour en faire autre chose: défier le pouvoir, généralement détenu par les hommes. Elles sont nues, mais c’est clairement le contraire d’une invitation au viol.»

Pour Femen comme pour les grévistes du sexe, l’essentiel est donc dans le jeu avec les frontières du tabou. En Afrique, en Amérique latine ou en Asie, ce n’est pas la privation de sexe qui a un impact fort sur les hommes, mais bien «l’humiliation» de ne plus détenir le pouvoir. A.A.

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Pas assez combatifs, les hommes? Au sein du collectif Sauvons le Togo! la branche féminine a décidé de secouer ces messieurs. Le mois dernier, les dames ont appelé leurs concitoyennes à faire la grève du sexe pendant une semaine, histoire de redynamiser l’opposition au très contesté président Faure Gnassingbé. La tactique a-t-elle porté ses fruits? Cela reste à voir. Mais une chose est sûre: l’arme de l’abstinence est de plus en plus souvent brandie de par le monde.

Les Athéniennes d’Aristophane

Certes, l’idée n’est pas tout à fait nouvelle. Le dramaturge Aristophane, en l’an 411 avant Jésus-Christ, avait déjà imaginé l’histoire de la belle Lysistrata, incitant les Athéniennes à se refuser à leurs maris tant qu’ils ne mettraient pas fin à la guerre du Péloponnèse (contre Sparte). Cela dit, la dernière décennie a vu se multiplier les boycotts intimes.

Les gardiennes du sol turc

Ainsi en 2001, les femmes du village turc de Sirt ont obtenu de leurs maris qu’ils se mobilisent enfin, après la rupture du vieux conduit amenant l’eau courante, pour en construire un nouveau. L’année précédente, l’activiste turque Birsel Lemke avait reçu le prix Right Livelihood Award pour sa campagne contre les projets miniers de la société Eurogold, accusée de souiller les sols au cyanure. Elle avait obtenu que des villageoises se refusent à leurs époux jusqu’à ce qu’ils expulsent la société minière.

La Prix Nobel africaine

Mais c’est au Liberia que cette arme de persuasion massive a reçu ses lettres de noblesse. En 2003, la militante pacifiste Leymah Gbowee invita ses consœurs à «croiser les jambes» jusqu’à ce que le président Charles Taylor accepte d’associer des femmes aux pourparlers en cours avec les chefs de guerre. Avec succès. Remarquée, l’activiste fut en 2011 l’une des lauréates du Prix Nobel de la paix.

Son exemple ne passa pas inaperçu. En 2008 au Kenya, suite aux violences post-électorales qui avaient fait 1500 morts, dix associations appelèrent leurs concitoyennes à adopter la «politique de la braguette fermée» dans l’espoir d’amener à la table des négociations le président Mwai Kibaki et son rival Raila Odinga, devenu premier ministre. Leurs épouses étaient invitées à s’associer au mouvement de pression. Et un dédommagement a été prévu pour les prostituées qui suspendaient leurs activités. Et les négociations ont repris.

Les Colombiennes désenclavées

La technique a même traversé l’Atlantique. L’an dernier en Colombie, 300 femmes du village isolé de Santa Maria del Puerto de Toledo de las Barbacoas, sur la côte Pacifi que, ont ainsi obtenu de leurs hommes qu’ils réclament énergiquement la remise en état de l’unique route d’accès. Après trois mois de privations conjugales, les pelleteuses ont débarqué.

L’Asie n’est pas non plus en reste. L’an passé aux Philippines, des couturières de la petite ville rurale de Dado ont fait vœu d’abstinence en exigeant la fin d’une terrible vague de violence. Avec, semble-t-il, un certain succès.

De la dérision au désespoir

Souvent aussi, l’appel à la grève du sexe sert simplement à faire entendre sa voix. Le gadget médiatique est imparable. Un peu comme quand le comédien Benoît Poelvoorde a annoncé l’an dernier qu’il ne se raserait plus tant que la Belgique n’aurait pas de gouvernement. Dans la lancée, la sénatrice – et gynécologue! – flamande Mar leen Temmerman avait lancé un appel à l’abstinence.

De même en Espagne, en mars dernier, des prostituées de luxe ont déclaré qu’elles refuseraient leurs services aux banquiers tant qu’ils ne feraient pas crédit aux familles et entreprises en difficulté.

Cela peut aussi être un cri de désespoir, comme au Soudan en 2002, quand la professeur d’université Samira Ahmed a lancé une grève du sexe pour protester contre la guerre civile. Elle était accompagnée de 20 compatriotes des clans Lou et Jekany, directement impliqués dans les combats.

Même sur grand écran

L’an dernier le phénomène avait fait irruption dans certaines salles de cinéma: la grève du sexe faisait en effet l’objet du film La source des femmes du réalisateur français d’origine roumaine Radu Mihaileanu. On y voyait les femmes d’un village s’opposer aux hommes qui leur imposaient d’aller puiser, chaque jour, de l’eau à une source dans la montagne. La «guerre de l’amour» n’avait pris fin qu’avec l’installation de l’eau courante dans la petite localité.

Une arme rétrograde?

Pour autant, cette «arme» de plus en plus souvent utilisée par les femmes ne fait pas l’unanimité dans les milieux féministes. Car elle implique une logique jugée rétrograde, la femme agissant dans l’intimité du couple pour pousser l’homme à faire évoluer la société. Par ailleurs, la Sud-Africaine Jen Thorpe, auteur du blog FeministsSA.com , confie au Daily Maverick son inquiétude de voir la sexualité légitimée comme arme politique. Mais aussi comme moyen de contrôler les hommes. «C’est le genre de discours que l’on entend ici, dans la culture de la violence sexuelle, pour dédramatiser les viols.» (24 heures)

Créé: 02.10.2012, 16h03


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