La justice relaxe en appel les Femen de Notre-Dame

La cour d’appel de Paris a confirmé jeudi 29 octobre la relaxe de huit militantes du groupe féministe Femen, qui étaient accusées d’avoir dégradé une cloche de Notre-Dame lors d’une action dans la cathédrale parisienne.

Deux surveillants qui les avaient chassées de l’édifice ont en revanche vu leurs peines d’amende avec sursis, de 1 000 et 300 euros, confirmées. Un troisième, condamné en première instance à 500 euros d’amende avec sursis, a été relaxé en appel.

Dent cassée

Le 12 février 2013, pour marquer le renoncement du pape Benoît XVI, les activistes s’étaient glissées incognito dans le flot des touristes avant de tomber le manteau pour se jucher sur le socle de trois cloches, exposées provisoirement dans la nef à l’occasion du jubilé des 850 ans de Notre-Dame de Paris.

Seins nus comme à chacune de leurs actions, elles avaient crié « Pope no more » (« Plus de pape »), en faisant tinter les cloches avec des morceaux de bois, recouverts de feutrine. Après avoir été expulsées de la cathédrale. L’une d’elles avait eu une dent cassée.

Une « belle victoire » pour leur avocate

Faute d’éléments suffisants pour leur imputer les dégradations sur la dorure de la cloche Marcel (du nom de Saint-Marcel), le tribunal correctionnel de Paris avait relaxé il y a un an, neuf militantes (l’une est décédée depuis), mais le parquet avait fait appel.

Devant la cour, une même peine de 1 000 euros d’amende avait été requise contre chacune des huit jeunes femmes.

L’avocate de sept des prévenues, Me Valentine Rebérioux, a salué une « belle victoire ». Cette décision vient selon elle « confirmer que nos clientes agissent de manière pacifique sans rien dégrader », il s’agit d’une « manifestation politique », sans « volonté de mettre à sac quoi que ce soit ». « Dans toutes leurs actions, de manière systématique », les Femen sont « victimes de violences de la part de ceux qu’elles dérangent », a-t-elle dénoncé.

Condamnation pour « exhibition sexuelle »

En France, deux militantes du groupe féministe ont toutefois été condamnées, mais pour exhibition sexuelle. L’une, ukrainienne, à 1 500 euros d’amende, également jugée pour avoir détruit à coups de pieu la statue de cire de Vladimir Poutine au musée Grévin, à Paris. L’autre, française, à un mois de prison avec sursis pour une action à l’intérieur de l’église de la Madeleine. Toutes deux attendent leur procès en appel.

Quant à l’action du 1er mai dernier, quand les Femen avaient interrompu le discours de la présidente du FN Marine Le Pen, leur avocate a précisé à l’AFP que trois militantes ont été entendues récemment par la police, en audition libre, pour « entrave à la liberté d’expression », trois autres doivent l’être prochainement.



La Croix (Avec AFP)

Via: la-croix.com


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