Le procureur tunisien a ordonn l'arrestation de l'activiste Femen aprs qu'elle ait tent de se dshabiller en face de la mosque Uqba Ibn Nafi. Elle aurait galement t vue en train de peindre le mot "Femen" sur un muret aux abords de la mosque.

Le porte-parole du ministre de l'Intrieur, Mohamed Ali Aroui, a dclar lundi lors d'une confrence de presse qu'Amina avait t prsente devant le tribunal, ajoutant que "la socit tunisienne est une socit musulmane qui n'accepte pas ce type d'actions excentriques."

"Les actes excentriques d'Amina sont trangers la socit tunisienne et constituent une provocation pour les habitants de Kairouan, qui ont exprim leur rejet de ces actes," a indiqu Aroui. "Amina a t arrte ds qu'elle a t reconnue, dans la mesure notamment o elle portait un voile pour se dguiser."

Pour sa part, le comit de coordination des associations civiles de Kairouan a exprim son "rejet catgorique" de ce qu'il considre tre des "tentatives d'attirer la ville dans de vritables troubles".

Le comit a soulign "la ncessit de traduire cette fille en justice pour sa tentative de porter moralement atteinte nos valeurs sacres".

Amina se trouvait Kairouan pour protester contre le rassemblement programm des salafistes d'Ansar al-Sharia.

L'activiste avait une premire fois suscit la controverse au mois de mars, lorsqu'elle avait post sur Internet des photos seins nus d'elle-mme, sa poitrine dnude portant l'inscription "Mon corps m'appartient, il ne reprsente l'honneur de personne". Elle avait agi ainsi dans le cadre d'une protestation, sur Internet, contre la suppression des droits des femmes.

Pour sa part, Ahlem Belhaj, prsidente de l'Association Tunisienne des Femmes Dmocrates(ATFD), a dclar que son groupe soutiendrait Amina "s'il tait prouv qu'elle avait t arrte titre d'arrestation prventive, dans la mesure o elle n'est pas arme et ne reprsente aucun danger".

"Nous ne nous opposons pas la loi, mais nous respectons les droits personnels de l'individu", a-t-elle ajout. "Si ses liberts individuelles taient attaques ou si elle tait la cible de violences, nous interviendrions le plus rapidement possible pour la dfendre."

"Ce qu'elle a fait ne comporte aucune atteinte aux valeurs sacres", a-t-elle fait remarquer. "Les gens doivent tre tenus de rendre compte de ce qu'ils font, pas de ce qu'ils disent."

Cet acte d'Amina suscite des ractions mitiges dans les rues tunisiennes.

"Ce qu'Amina a fait tait une provocation, un moment critique o nous devons faire preuve de beaucoup de sagesse et de bon sens", a expliqu Mounira Essid Magharebia. "Les salafistes radicaux ne me reprsentent pas, tout comme Amina et son organisation ne sont pas reprsentatives de la socit conservatrice tunisienne."

Mouedh Bettayeb a relev : "Il est clair que, derrire Amina, on trouve certaines personnes qui incitent la violence en provoquant les sentiments des autres. Agir ainsi est contraire la loi et la morale".

"La dcision de l'arrter tait la bonne, et c'est une leon pour quiconque pourrait penser jouer avec la scurit de ce pays et de son peuple," a ajout Bettayeb.

Pour Yasmine Allouch, "Amina n'a port atteinte aucune valeur sacre ; elle a seulement crit 'FEMEN' sur le muret de la mosque Uqba Ibn Nafi. Elle ne s'est pas non plus dshabille."

"Ce qu'elle a fait visait seulement rappeler aux salafistes radicaux que la Tunisie est le pays des liberts individuelles, pas celui de l'extrmisme religieux, et elle avait le droit de le faire", a-t-elle conclu.

Via: icilome.com

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