Habituées à créer la polémique, les Femen en font aujourd'hui les frais. Le 8 février, 600 personnes ont défilé dans le 7e arrondissement de Paris, à l'appel d'organisations d'êtreme-droite, pour demander la dissolution du mouvement. Lundi 10 février, le député UMP du Rhône Georges Fenech a également réclamé l'interdiction du collectif originaire d'Ukraine et a saisi la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, arguant que ses militantes portaient "une atteinte grave à l'ordre public".
Mercredi, c'est une ancienne membre des Femen qui a raconté au Figaro l'envers du décor. "On n'est pas tendre les unes avec les autres, mais c'est quelque chose qu'on ne nie pas. On est fière de la structure de notre mouvement", justifie une militante Femen à France Info. Retour sur trois témoignages à charge contre le mouvement féministe.
L'ex-Femen critique à l'égard du mouvement
Dans un livre en préparation, une ancienne membre du collectif, qui se fait appeler Alice, décrit une organisation despotique: "Tu acceptes lentement une soumission que tu refuses à l'extérieur", dit-elle au Figaro. Alice est restée 18 mois au sein des Femen et a participé à l'action coup de poing du collectif dans la cathédrale Notre-Dame de Paris en mai 2013. Elle déplore d'avoir été traitée comme "un objet". "Comment doit-on se sentir quand on nous utilise une heure et qu'on nous ignore la seconde d'après?", lâche-t-elle, précisant que le collectif impose une disponibilité totale. L'ambivalence des Femen vis-à-vis de leur recrue l'a poussée à quitter le mouvement: "Quand on se bat pour le respect des femmes, la moindre des choses c'est de l'appliquer au sein du groupe qu'on gère", persifle-t-elle au micro de France Info.
Le fondateur ukrainien des Femen, personnage ambigu
Le documentaire australien L'Ukraine n'est pas un bordel, présenté en septembre à la Mostra de Venise, s'intéresse à la figure de Victor Sviatski, fondateur du mouvement et tête pensante qui préfère rester dans l'ombre. Les propos qui lui sont attribués dans le film de Kitty Green ne collent pas vraiment avec le message des Femen. "Ces filles sont faibles. Elles n'ont pas de force de caractère. Elles n'ont même pas le désir d'être fortes", dit-il selon The Independent. La médiatique Femen Inna Shevshenko a réagi à ce documentaire en déclarant qu'elle avait quitté l'Ukraine pour échapper à Victor Sviatski, qui se considérait comme le patriarche de ce mouvement...anti-patriarcal. Dans le film, le gourou reconnaît avoir fondé le mouvement (Inna Shevshenko nie qu'il en soit l'instigateur) "pour avoir des femmes" , selon La Repubblica.
La militante Antigone infiltrée chez les Femen
Le mouvement catholique et conservateur Antigone, dont certaines militantes sont proches de l'extrême-droite comme le raconte L'Express, a envoyé l'une de ses membres infiltrer les Femen pendant deux mois, en 2013. Iseult Turan (son pseudonyme) raconte au site Madmoizelle sa vision de l'intérieur: "L'individualisme et l'envie de faire la Une des magazines est un gros problème en interne. [...] Leur haine affichée des hommes est surtout publicitaire. C'est une posture." Sur leur site internet, les Antigones se disent "apolitiques" et revendiquent "leur droit élémentaire et leur devoir fondamental à être des femmes à part entière", mais rejettent "la violence extrémiste" des Femen. Le 25 mai, peu après le passage controversé des militantes aux seins nus dans la cathédrale Notre-Dame, les Antigones ont tenté d'envahir le siège des Femen à la Goutte d'or, dans le 18e arrondissement de Paris.
Via: lexpress.fr
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