Thomas Samson/AFP Des Femen le 19 avril 2014 devant les locaux que le mouvement féministe occupe à Clichy
Le mouvement féministe des Femen saura le 30 juin si la justice lui permet de conserver son QG, établi dans les locaux d'une usine de traitement des eaux à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), ou si il doit se trouver un nouveau local.
Les militantes se sont installées, sans autorisation, le 4 novembre 2013 dans ces bureaux vides, propriété du Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne (SIAAP).
"Elles ont pénétré de force dans le bâtiment et cette occupation est dangereuse car les lieux sont vétustes, insalubres et amiantés", a plaidé l'avocat de la SIAPP, demandant "l'expulsion immédiate" des féministes.
Les locaux doivent être détruits pour laisser place à un nouveau projet. "Mais depuis sept mois, le chantier est complètement bloqué", a souligné le conseil.
Du côté des Femen, on met avant "la nécessité de vivre ensemble pour se protéger contre les attaques de certains mouvements extrémistes". "J'ai reçu des menaces de mort, j'ai besoin de vivre au sein d'une communauté pour ma sécurité", a déclaré à l'AFP Inna Shevchenko, dirigeante du mouvement.
"Ce lieu est aussi très politique. Nous y préparons nos actions pour être plus que jamais, au lendemain de la victoire, en France, du Front national aux élections européennes, un rempart contre toutes les idéologies répressives", a-t-elle ajouté.
Thomas Samson/AFP Des Femen le 19 avril 2014 à la fenêtre des locaux que le mouvement féministe occupe à Clichy
Le 20 avril, les militantes aux seins nus avaient organisé une fête d'inauguration dans le bâtiment appelant par voie d'affiche tout ceux qui le souhaitaient à "venir danser aux portes de l'Enfer".
Ce déménagement à Clichy-la-Garenne est intervenu quelques mois après l'incendie, le 20 juillet 2013, de leur précédent QG situé dans une salle du théâtre parisien, le Lavoir Moderne. Le feu, d'origine accidentelle, selon les premières constatations de la police, avait débuté dans la chambre de la chef de file du mouvement, Inna Shevchenko, et endommagé une partie des locaux.
Le mouvement, créé en 2008 en Ukraine, s'est rendu célèbre par les manifestations souvent spectaculaires de ses activistes. Régulièrement prises a partie, les Femen accusées d'islamophobie, essuient aussi les vives critiques de mouvements d'extrême droite.
En avril, la présidente du Front national, Marine Le Pen, avait qualifié le mouvement de "secte hystérique" après une manifestation des féministes lors d'une conférence de presse du parti. Plusieurs cars de CRS avaient également été mobilisés le soir de l'inauguration de leur nouveau QG à Clichy-la-Garenne, des ex-membres des Jeunesses nationalistes, ayant fait part de leur intention de s'inviter à la fête.
Via: lechorepublicain.fr
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