Les 3 Femen incarcérées à la prison pour femmes de Manouba près de Tunis ont été libérées. Elles ont été reconduites par la police à l'aéroport pour prendre un vol ce matin. C'est l'issue la plus rationnelle en termes d'intérêts bien compris.
Du côté du gouvernement tunisien, la déclaration du premier ministre hier se disant favorable à leur libération indiquait bien qu'à l'orée de la haute saison touristique, cette affaire aurait pesé d'un poids malsain sur l'attractivité du pays. Quand on a une épine dans le pied, le mieux, c'est de l'enlever. L'enlisement de la situation juridique des 3 jeunes femmes, voire la mise en oeuvre de la sentence (4 mois de prison) auraient terni l'image de la Tunisie qui n'en a pas besoin et qui n'a surtout pas besoin de s'afficher comme le bourreau des aspirations à la liberté d'expression, le sol idéologique sur lequel veulent surfer les Femen.
Qui elles aussi ont réfréné leurs ardeurs. Hier, elles se sont excusées pour leur geste. Sans doute après en avoir délibéré avec leurs avocats et sans doute pour obtenir plus rapidement leur visa de sortie. Car au final leur action aura fait pschitt comme dit l'autre :
1. Elles ont compris que cela desservait la cause d'Amina.
2. A l'inverse de ce que les observateurs extérieurs auraient pu pensé, il n'y a pas que le camp islamiste qui a mal réagi à leur happening dénudé. La société laïque et les femmes tunisiennes n'ont pas apprécié non plus, comme nous en parlions déjà ici.
En bref, tout le monde avait intérêt à ce que la situation se décante. Il faut savoir faire des compromis, c'est peut-être la leçon que les inspirées féministes ukrainiennes auraont peut-être retenu de leur aventure tunisienne. Le chantage à la liberté d'expression a des limites et la volonté de créer un précédent s'est heurté non seulement à la fermeté d'un Etat mais aussi à sa population civile.
Via: blogs.mediapart.fr
Short link: Copy - http://whoel.se/~uPqQG$3Or