Les Femen, une secte comme une autre ?

C’est une nouvelle bombe posée dans le jardin des Femen, les Amazones du féminisme adeptes du naturisme politique. Le groupe serait "une secte", rien de moins !

Lundi 10 février, Georges Fenech, député UMP du Rhône, auréolé de sa position de président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée nationale, n’a pas hésité à avancer cette accusation grave, dans une lettre adressée à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).

Lors d'une interview à FTVinfo, il enfonce le clou : "C’est en réalité un groupement sataniste qui désacralise les lieux de culte, qui profane le domaine du sacré et qui dégrade l’autorité religieuse".

Mercredi, rebelote, cette fois c’est une ancienne adepte des Femen qui a enfoncé le clou dans le torse des jeunes femmes dans les colonnes du Figaro.

Celle qui se fait appeler "Alice" et préfère masquer sa voix au micro de France Info affirme avoir passé 18 mois au sein du groupe radical, une expérience décevante. "Désorganisation", "discrimination",  "lissage de la pensée", "formatage", tout y passe : "Tu ne penses plus par toi-même mais par le groupe, tu ingurgites ce qu'on t'apprend […], raconte-t-elle.

On se sent comme aspirée naturellement, sans violence, vers un total lâcher-prise vis-à-vis du groupe et de la volonté […] Et celles qui s'expriment un peu trop ne tarderont pas à quitter "de leur plein gré" le mouvement" ; "on sort dehors torse nu, affronter des CRS, des fachos, des intégristes, la moindre des choses, c'est qu'on soit un minimum soudé et qu'on se respecte entre nous. Et ça, c'est quelque chose qui n'existe pas. Quand on se bat pour le droit des femmes, il faut le faire au sein du groupe qu'on gère", a-t-elle encore regretté au micro de France Info.

Pour Fenech, "des techniques de pression morales et physiques"

Un autre témoignage d’une ex-Femen, recueilli par le "Nouvel Observateur", atteste de l’étrange atmosphère qui règne chez les activistes aux seins nus. "Au lieu d’unir la cause féministe, on se retrouve dans une guerre d’egos alimentée par la chef Inna, raconte ainsi Nathalie, membre durant une année. Avec elle, on ne peut pas discuter. On sent un fanatisme très dangereux. Des jeunes filles étaient prêtes à être kamikazes pour lui plaire, Inna ne mettait pas son veto".

Pour le député UMP Georges Fenech, cela a bien l’apparence d’une secte. "Les techniques de la manipulation mentale sont, notamment, l’absence de toute discussion possible au sein du groupe. On ne conteste pas la parole du gourou, on procède par des techniques de pression morale et physique, explique le président du groupe d’études sur les sectes à l’Assemblée. Je ne serais pas étonné qu’on trouve des carences alimentaires, physiques, une privation de sommeil chez certaines des membres. Il faut de toute urgence ouvrir une enquête avant qu’il y ait un suicide ou des actes beaucoup plus graves."

La contre-attaque caustique des Femen

De leur côté, les Femen préfèrent en rire. "C’est n’importe quoi ! explique l’une des activistes, Elvire. Nous n’extorquons pas d’argent de nos membres, et on ne les empêche jamais de partir quand elles sont en désaccord. Ce témoignage anonyme en est d’ailleurs la preuve".

La jeune femme, qui vit à temps complet dans le nouveau QG du mouvement, aux portes du nord de Paris, ne renie en revanche aucune des accusations "d’autoritarisme" portées contre le mouvement :

"On ne vient pas aux Femen pour faire de la manucure et rigoler entre copines. Si les entraînements sont durs, c’est qu’il faut être capable d’escalader le mur d’une enceinte à Davos, par - 15°. Tout le monde n’y est pas prêt, tant physiquement que moralement. Mais ça ne fait pas de nous des gourous inhumaines".

"Inna se montre exigeante et dure mais ne nous met pas de coups de fouets, renchérit Charlotte, une autre membre. Elle a juste des traits de caractère opposés à la vision patriarcale de la femme. Mais je garde mon autonomie et ma liberté. Je n’ai pas l’impression de lui obéir !".

En réponse au "Figaro", le groupe a publié jeudi sur sa page Facebook un faux "témoignage choc d’une future ex-activiste Femen : "J’ai été recrutée de force (kidnapping) par FEMEN […] Tous les soirs, je dois réciter l’Internationale (« Cocktails Molotov, Bazooka Kalachnikov" (x10)). C’est très épuisant et dangereux. Nous avons interdiction de parler. Dès qu’on ouvre la bouche, même si c’est juste pour bâiller, c’est la pénitence à coup d’électrochocs sur les tétons. Au début ça fait mal, mais comme nous n’avons pas le droit de nous plaindre, on s’habitue et on finit par aimer ça. Comme dans toutes les sectes, la manipulation est partout. Je n’ai pas vu ma famille depuis un an et j’ai l’interdiction de fréquenter des hommes (sauf pour de l’argent bien sûr). "Je mange FEMEN, je respire FEMEN, je pisse et pète FEMEN".

Sectaires, peut-être, caustiques, sûrement.

Céline Cabourg, Cécile Deffontaines, Marie Vaton

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Via: tempsreel.nouvelobs.com


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