Les locaux des Femen dans le quartier de la Goutte-d'Or à Paris ont été partiellement endommagés dans la nuit de samedi à dimanche par un incendie pour lequel la police privilégie la piste accidentelle, le groupe féministe évoquant des "coïncidences troublantes", après plusieurs polémiques l'impliquant.
Le feu a pris "peu avant 05H00 du matin", dans la chambre d'Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France, qui n'était alors pas présente sur les lieux, a expliqué la jeune femme à l'AFP devant les locaux.
Plusieurs membres du groupe féministe dormaient alors dans leur quartier général, au deuxième et dernier étage de cet immeuble du 18eme arrondissement qui abrite la salle de spectacle "le Lavoir moderne parisien".
"Je dormais profondément, le Lavoir avait je pense fermé ses portes depuis une heure et demie, deux heures. Toutes les lumières étaient éteintes et tout d'un coup, le feu. On a entendu un bruit de verre et des crépitements", a raconté à l'AFP Pauline Hillier, qui se trouvait dans la pièce où le feu a pris.
"On a vidé deux extincteurs mais les flammes étaient tellement vives qu'on n'a pas réussi à les éteindre et on a dû fuir", a-t-elle expliqué. Aucun blessé n'est à déplorer, selon les pompiers. Un militant des Femen, qui dormait au deuxième étage a été "légèrement brûlé et a quelques cloques sur le bras", a précisé Pauline Hillier.
Une quinzaine de sapeurs pompiers et deux engins ont été mobilisés pour maîtriser le feu, qui a été éteint vers 07h00, a précisé à l'AFP le commandant Nathalie Crispin, des sapeurs-pompiers de Paris. "Aucun élément ne permet de déterminer l'origine du sinistre".
Mais "nous retenons à ce stade l'hypothèse d'un départ de feu accidentel", a déclaré une source policière à l'AFP.
Menaces de mort
"On est choquées, on est troublées, on aimerait savoir ce qui s'est réellement passé", a dit Pauline Hillier, qui se trouvait dimanche matin devant l'immeuble, où avait été extrait des vêtements et des meubles endommagés. Du matériel photo et des livres sont aussi partis en fumée, selon la militante.
"On trouve qu'il y a beaucoup de coïncidences: ça arrive une semaine après la polémique du timbre. Les deux activistes qui étaient dans les lieux étaient les deux activistes retenues en Tunisie, Marguerite et moi", a-t-elle expliqué. Les Françaises Pauline Hillier et Marguerite Stern et l'Allemande Josephine Markmann étaient arrivées en France fin juin, après près d'un mois de détention en Tunisie pour une action seins nus.
Récemment, la sortie d'un timbre à l'effigie de Marianne symbole de la république dont les traits ont été inspirés par le visage d'une des Ukrainiennes ayant fondé le groupe féministe controversé Femen, a suscité la polémique.
Le Printemps français, une nébuleuse d'opposants au mariage homosexuel pour la plupart liés à l’Église catholique, a dénoncé une "nouvelle Marianne à l'image du gouvernement: christianophobe, haineuse et idéologue!".
La chef de file des Femen, Inna Shevchenko, avait aussi soulevé la colère des internautes pour un tweet diffusé le 9 juillet dans lequel elle demandait: "Qu'est ce qui peut être plus stupide que le Ramadan? qu'est ce qui peut être plus laid que cette religion?"
"Les Femen ont beaucoup d'ennemis qui essaient de nous arrêter depuis longtemps", a déclaré dimanche à Inna Shevchenko, qui a obtenu récemment le statut de réfugiée en France. Pour elles, l'incendie est "très étrange" et pourrait être lié à des "raisons politiques".
"On reçoit des messages de mort tous les jours. Hier, on a reçu un message sur le portable des Femen qui disait +Burn witches+ (brûlez, sorcières)", a décrit Pauline Hillier.
"Si c'est criminel, pour nous, c'est vraiment inquiétant", a-t-elle poursuivi. En attendant les résultats de l'enquête, "Il faut qu'on trouve un nouvel endroit où aller".
Via: leberry.fr
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