L'industrie du sexe en Ukraine se frotte les mains à l'approche de l'Euro 2012 de foot, qui débute le 8 juin. Une compétition synonyme d'affluence de clients étrangers et de multiplication des recettes. Un phénomène observé lors de toute affluence massive de public masculin. Dernièrement, lors du Mondial de 2010 en Afrique du Sud, des prostituées s'étaient même déplacées du monde entier pour répondre à la demande des clients, dont une majorité d’Europe de l’Est et du Zimbabwe, rapportait France 24.
Un site ukrainien offrant des services sexuels assure que les prostituées de Kyiv se préparent activement. Certaines vont jusqu'à étudier l'histoire des pays participant à l'Euro 2012 et acquérir des notions de football afin d'attirer davantage de clients, confirmant les craintes du groupe féministe ukrainien FEMEN qui a multiplié ses actions de protestation dénudées contre le tourisme sexuel pendant le championnat.
Malgré l'illégalité de la prostitution en Ukraine, cette ex-république soviétique compte entre 52 000 et 83 000 prostituées, dont quelque 11 000 à Kyiv, selon des estimations de la branche ukrainienne de l'ONG internationale Alliance VIH/sida. Les trois autres villes hôtes ne sont pas en reste : à Donetsk et Kharkiv, il y en a plus de 3 000, et à Lviv, située à une soixantaine de kilomètres de la frontière polonaise, près de 2 500.
Nombre de prostituées vont de plus augmenter leurs tarifs pendant la compétition, relève Olena Tsoukerman, qui dirige l'ONG Legalife, défendant les droits de ces femmes. Chez les filles VIP, qui parlent des langues étrangères, et dont les services coûtent actuellement entre 100 et 200 euros l'heure, les tarifs peuvent doubler, voire tripler, assure-t-elle. D'autant plus que, selon elle, des policiers corrompus, couvrant les maisons closes, ont eux aussi doublé, et parfois même triplé, le prix de leur pots-de-vin.
Mais tout cela n'est pas sans danger. L'Ukraine est actuellement le pays le plus touché d'Europe par le virus du sida, avec une prévalence du VIH de 1,1 % de la population, selon les dernières estimations de l'Alliance VIH/sida. Sans surprise, les prostituées figurent parmi les groupes les plus affectés. A Kyiv, 24 % d'entre elles sont séropositives, et près de 38 % à Donetsk, selon une étude réalisée en 2011 par cette organisation. En cause : l'utilisation du préservatif est loin d'y être une habitude.
Ainsi, seulement 60 % des prostituées excluent catégoriquement tout rapport sexuel sans préservatif. D'autres sont prêtes à s'en passer, notamment contre un paiement supplémentaire, espérant pouvoir s'offrir une voiture ou se payer des études à l'université.
Via: bigbrowser.blog.lemonde.fr
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