L’ex-Femen Amina Sboui a-t-elle été agressée par cinq islamistes comme elle l’affirmait dimanche 6 juillet ? Rien n’est moins sûr : la jeune Tunisienne, placée en garde à vue puis relâchée hier, sera jugée en octobre prochain pour dénonciation mensongère.
C’est sur Facebook – réseau social qui a fait connaître Amina Sboui en mai 2013 après la publication d’une photo d’elle seins nus pour protester contre les inégalités hommes-femmes en Tunisie – que la jeune Tunisienne et ex-Femen a évoqué l'agression qui l’a conduite à porter plainte. Elle aurait été alpaguée par cinq barbus salafistes qui lui auraient rasé les sourcils à blanc et quelques mèches de cheveux. Mais sa dénonciation publiée sur Facebook est rapidement mise en doute : Amina prétend être sortie du métro à 5 heures du matin, une heure où ne circule aucune ligne.
Suite à son témoignage, les policiers ont visionné les bandes de vidéosurveillance de la RATP qui, selon les informations du site 20 minutes, n’ont pas "corroboré ses déclarations". La jeune femme, placée en garde à vue puis relâchée hier, maintient sa version des faits. Interrogé par l’AFP, son avocat se dit "sidéré" par les conclusions des policiers et considère que ce n’est pas parce que la scène n’a pas été filmée qu’elle n’a pas eu lieu. La jeune femme sera jugée en octobre pour dénonciation mensongère.
En août dernier, Amina Sboui avait quitté le mouvement des Femen comme nous vous le racontions ici. La jeune femme reprochait à l’organisation féministe son opacité financière et son islamophobie. Suite à son agression présumée, c’est au tour du ministère des Droits des femmes de prendre ses distances avec la jeune Tunisienne selon 20 minutes : "alors qu’elle devait dans un premier temps être reçue au ministère, rue Saint-Dominique, elle sera finalement entendue par téléphone par un membre du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem.«On va écouter sa version des faits. Tout simplement», souligne-t-on au ministère."
En revanche, le jour de la révélation de l'agression, la journaliste du Nouvel Observateur Sara Daniel s'est faite l'écho de "cet acte sans précédent en France" : "que l’on ne s’y trompe pas, si elle se confirme, cette tonte publique est un acte d’une rare violence à la fois physique et symbolique. Son message est clair: par cette défiguration à connotation sexuelle,les fondamentalistes ont voulu soumettre cette femme qui réclame le droit de disposer de son corps, lui rappeler la loi de Dieu etse réapproprier sa personne en lui infligeant une forme de purification sur la place publique". De même, l'éditorialiste Carole Fourest avait alors manifesté sur twitter son soutien à Amina Sboui.
Vous ne connaissez pas Amina Sboui ? Relisez notre article consacré à la jeune féministe. Et pour mieux saisir le mouvement des Femen, plongez-vous dans notre dossier.
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