Militantes de Femen expulsées de l’Assemblée: «On sait que ça …

La citation est de Xenia Chernyshova. Elle fait partie du mouvement féministe Femen. Elle est aussi l'une des trois femmes à s'être dévêtues dans le Salon bleu de l'Assemblée nationale, mardi après-midi, pour réclamer le retrait du crucifix.

Au moment de cette première manifestation publique du genre dans la capitale, elle prenait place dans l'estrade des visiteurs avec Stéphanie Sunart et Julie-Anne Beaulac, deux autres membres du groupe.

Pendant la période des questions, à la surprise des agents de sécurité et des parlementaires, les trois femmes se sont levées pour exhiber leurs seins en scandant «Crucifix, décâlisse». On pouvait lire les mêmes mots écrits en noir sur leur poitrine et leur ventre.

Le geste d'éclat a duré une vingtaine de secondes tout au plus. Les agents, qui étaient avisés de leur présence, les surveillaient de près. Elles ont été expulsées sous l'oeil de caméras, non sans avoir atteint leur but.

Une action «satisfaisante»

Le Soleil a rencontré les trois femmes, vêtues cette fois, quelques heures après leur action qu'elles jugent «extrêmement satisfaisante». Elles expliquent pourquoi elles tenaient à participer, à leur façon, au débat sur la Charte des valeurs québécoises.

«Le crucifix a été accroché à l'Assemblée nationale en 1936 par Duplessis pour créer des liens entre l'État et l'Église. Discuter de la laïcité de l'État sous un crucifix et vouloir le garder, on trouve ça hypocrite», clament Mmes Sunart et Beaulac.

Le trio rejette aussi l'argument du ministre Bernard Drainville qui donne au crucifix une valeur patrimoniale pour justifier sa présence au sein du Salon bleu. «Le patrimoine, c'est au musée qu'il doit se trouver», rétorque Mme Chernyshova.

Femen est encore peu connu de ce côté-ci de l'Atlantique. La branche québécoise créée il y a seulement un an à Montréal serait même la seule en Amérique, écrit-on sur la page Facebook du groupe.

Le mouvement est né en Ukraine en 2008. Ses membres militent pour le droit des femmes. Elles embrassent des causes «naturelles» comme l'exploitation sexuelle de la femme, mais aussi des causes sociales autres comme l'influence de la religion dans la société.

Femen est considéré comme un féminisme radical tant dans la pensée que dans la stratégie pour se faire entendre, ou plutôt se faire voir, diront certains. «On sait que ça choque», lance sans détour Mme Chernyshova, en faisant référence au fait que la nudité fait partie intégrante de l'acte de revendication.

Manifeste non sexuel

«Le corps sert de manifeste. On ne se montre jamais dans des poses lascives. Ça n'a rien de sexuel, au contraire, explique-t-elle. Bien sûr, les enjeux pour l'égalité des sexes au Québec, comme dans le reste de l'Amérique, ne sont pas aussi préoccupants que bien d'autres endroits dans le monde. N'empêche, la vigilance s'impose», souligne la militante.

«Il y a l'hypersexualisation qui est un sujet sensible ici. Il y a une pression sur les femmes. On la présente toujours de la même façon. Nous voulons dire à toutes les femmes qu'elles n'ont pas à avoir honte de leur corps» explique celle qui prévoit d'autres actions similaires.

En attendant, les trois femmes devront peut-être faire face à la justice, d'après les conversations qu'elles ont eues avec les policiers de l'Assemblée nationale. Elles pourraient donc être accusées de grossière indécence, de nudité et d'avoir troublé la paix.

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Via: lapresse.ca


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