Harpie : femme acariâtre ou méchante ; mégère (Larousse). En mythologie, les Harpies sont des divinités de la dévastation et de la vengeance divine, qui dévorent tout sur leur passage, et ne laissent que leurs excréments. Marine Le Pen, en traitant les Femen de « harpies obscènes », ne commet aucun contresens, tant il est vrai que les militantes d’extrême gauche se sont une fois de plus révélées sous leur vrai visage à l’occasion du 1er mai.

Bénéficiant sans aucun doute de la bienveillante indifférence des services de renseignement, le groupuscule au financement inconnu s’est manifesté au balcon d’un hôtel, place de l’Opéra, déployant une banderole rouge évoquant les symboles nazis, et proférant le salut hitlérien en criant « Heil Le Pen ». Sur leur torse, quelques slogans du même tonneau, que de toujours fermes attraits mammaires mettaient en évidence, à moins que ce fût le contraire… Quelques instants plus tôt, deux d’entre elles avaient perturbé le dépôt, par la présidente du Front national, d’une gerbe à Jeanne d’Arc. Tout cela évoque incontestablement un sens affûté de l’argumentation, un don pour le débat d’idées, le courage aussi : traiter quelqu’un de nazi est, de nos jours, le meilleur moyen pour refuser toute discussion avec lui.

À vrai dire, ce n’est pas tant l’existence d’une manifestation très voyante qui est à déplorer : nombreux sont ceux, parmi nous, qui approuvèrent en leur temps les Hommen auteurs d’événements tout aussi visibles, comme à Roland-Garros en 2013. Ce qui marque l’action des Femen, c’est, pour reprendre un jeu de mots éculé, la dernière syllabe. La haine. Ou, pour être plus précis, le propos haineux. Saluer la foule le bras droit tendu en criant « Heil », c’est insulter gratuitement tous ceux qui défilent pour manifester leurs idées. Et on a le droit de ne pas être d’accord avec eux. Mais à condition de l’exprimer de manière civilisée. Sinon, autant balancer des seaux de sang frais sur les défilés du Parti communiste (ou de ce qu’il en reste). Au moins, ça ne tachera pas leurs drapeaux !

S’il y en a une à qui cette qualification de harpie n’a pas plu, c’est bien Najat Vallaud-Belkacem. Notre très sympathique ministre de la propagande scolaire, si respectueuse des opinions d’autrui, des consciences et des convictions intimes, n’a pas pu s’empêcher de renvoyer le compliment à Marine le Pen. Dans le genre « c’est celui qui le dit qui y est », assez prévisible de sa part. Mais l’argument n’est pas réversible, nous ne sommes pas, n’en déplaise à madame Belkacem, dans la cour de récré.

D’abord parce que Marine Le Pen, aussi antipathique soit-elle à certains, n’est pas une harpie. On peut détester ses idées sans en faire une mégère. Enfin, il semble que c’est là l’intelligence des gens civilisés. Ensuite parce que c’est une femme politique à laquelle on peut a minima reconnaître une certaine forme de courage. Comme à d’autres, érigées au rang d’icônes de la bien-pensance.

Mais, surtout, Najat ne sait pas ce que furent les tricoteuses, pétroleuses, poissardes et autres dames de la halle qui, au cours de toutes les révolutions de notre histoire, réclamaient le beau spectacle du sang, des pendaisons et des guillotinades. Elle ne semble pas savoir que soutenir ce genre d’émeutiers, c’est jouer avec le feu, l’Histoire l’a montré. Peut-être faudrait-il que madame Belkacem apprenne l’histoire de notre pays. Qu’elle apprenne que l’Histoire est écrite par les vainqueurs. Elle semble, hélas, déjà contaminée par sa propre réforme. Attention, Najat, l’histoire, en dépit de l’opinion courante, repasse parfois les plats au goût le plus amer…

Via: bvoltaire.fr

Short link: Copy - http://whoel.se/~g7gGJ$64Q