Procès Carlton : DSK admet des pratiques sexuelles "rudes", mais s …

  • Ce n'est pas ma conception des relations sexuelles que de le faire avec des prostitues, a expliqu Dominique Strauss-Kahn.

    "Ce n'est pas ma conception des relations sexuelles que de le faire avec des prostituées", a expliqué Dominique Strauss-Kahn.(Photo par AFP FRANCOIS GUILLOT)
  • Une Femen interpelle par la police lors d'une manifestation  l'arrive de DSK au tribunal.

    Une Femen interpellée par la police lors d'une manifestation à l'arrivée de DSK au tribunal.(Photo par AFP PHILIPPE HUGUEN)
  • Macs-clients dclars coupables. Le slogan des Femens  l'arrive de DSK.

    "Macs-clients déclarés coupables". Le slogan des Femens à l'arrivée de DSK.(Photo par AFP PHILIPPE HUGUEN)

  • Ce n'est pas ma conception des relations sexuelles que de le faire avec des prostitues, a expliqu Dominique Strauss-Kahn.

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    "Ce n'est pas ma conception des relations sexuelles que de le faire avec des prostituées", a expliqué Dominique Strauss-Kahn. (AFP FRANCOIS GUILLOT)
  • Une Femen interpelle par la police lors d'une manifestation  l'arrive de DSK au tribunal.

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    Une Femen interpellée par la police lors d'une manifestation à l'arrivée de DSK au tribunal. (AFP PHILIPPE HUGUEN)
  • Macs-clients dclars coupables. Le slogan des Femens  l'arrive de DSK.

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    "Macs-clients déclarés coupables". Le slogan des Femens à l'arrivée de DSK. (AFP PHILIPPE HUGUEN)

"Absurde!", "fausse logique!": Dominique Strauss-Kahn a haussé le ton mercredi, au deuxième jour de son audition par le tribunal correctionnel de Lille, s'indignant que la rudesse de ses pratiques sexuelles puisse être considérée comme une preuve à charge.  

Vous pouvez revivre l'audience sur le live-tweet ci-dessous à travers les comptes de cinq journalistes qui couvrent l'événement.

"Je commence à en avoir un peu assez", lâche l'ancien patron du FMI, se tournant, avec un regard glacial vers Me David Lepidi, avocat de parties civiles dans ce procès pour proxénétisme aggravé. "Les comportements que j'ai (...) n'ont de sens que s'ils impliquent que cela nécessite d'avoir des prostituées, ce qui est absurde", tonne-t-il. "Sauf à vouloir me faire comparaître devant les juges pour pratiques dévoyées, ce qui n'existe plus", fait remarquer DSK, dans une allusion à la sodomie.

L'ancien directeur du FMI est sur la sellette depuis l'ouverture de l'audience, à mi-parcours de ce procès de trois semaines entamé le 2 février. Sa "brutalité" dans les relations sexuelles rapportées par plusieurs participantes aux soirées incriminées ne s'explique-t-elle que parce que ces femmes étaient des prostituées et qu'il le savait? "Je dois avoir une sexualité qui par rapport à la moyenne des hommes est plus rude", reconnaît-il. "Que certaines femmes ne l'apprécient pas, c'est leur droit, qu'elles soient prostituées ou pas."

Il encourt jusqu'à dix ans de prison et 1,5 million d'amende s'il est reconnu coupable de l'accusation de proxénétisme aggravé, pour laquelle il est poursuivi aux côtés de 13 autres prévenus. Aussi, ne prend-il pas à la légère l'effet qu'a pu produire le témoignage de Jade, ancienne prostituée qui s'est portée partie civile. Elle fond en larmes, lorsqu'on lui demande d'expliquer ce qu'il s'est passé dans la chambre d'hôtel bruxelloise de DSK, après une soirée dans un club échangiste belge en automne 2009.

  • Peu de respect
     

Jade évoque, avec difficulté, un moment "plus que désagréable quand j'ai tourné le dos à M. Strauss-Kahn". "Chaque fois que je vois sa photo, je revis cet empalement de l'intérieur qui me déchire dedans, parce qu'aucun client n'aurait jamais fait ça", souffle-t-elle. Jade reprend ses esprits et réitère: "Pour m'avoir infligé ce qu'il m'a infligé, il ne pouvait avoir que peu de respect pour moi." Mais DSK nie. A plusieurs reprises. "La pratique sexuelle peut ne pas plaire à Jade, elle peut appeler ça de l'abattage, mais cela ne veut pas dire que ce sont des prostituées", martèle-t-il, dénonçant "la logique fausse continuelle" de l'accusation dans le dossier, qui suppose que "vu les pratiques sexuelles du monsieur, il faut des prostituées".

Les explications de DSK sont directes, il ne se reprend jamais, ne se démonte pas, ne faisant pas varier sa version d'un iota.

  • Photo dans le bureau du FMI
     

A propos de Jade, DSK explique encore que sur quatre épisodes en sa présence (le Murano à Paris, le club belge, l'hôtel bruxellois, puis un voyage à Washington), il "ne se passe rien" à trois reprises. "Et on voudrait me dire qu'elle était là pour moi et que je devrais m'en rendre compte?" s'exclame DSK. Ainsi à Washington, Jade n'aura que des préliminaires avortés avec DSK, avec qui elle dit avoir tissé "une certaine amitié". Il y a dans le dossier une photo d'eux, prise dans le bureau de DSK au FMI, où Jade est souriante. M. Strauss-Kahn a affirmé que s'il avait su que Jade était une prostituée, il n'aurait jamais permis cette photo, qui a ensuite été diffusée par les médias quand l'affaire a éclaté.

Sur les hommes, des amis de DSK, qui l'avaient emmenée dans la capitale américaine, Jade répond naturellement: "Pour moi, ce sont mes employeurs en quelque sorte, je ne suis pas là pour eux, pour faire des choses avec eux."

A la reprise en début d'après-midi, les débats baissent nettement d'intensité. Les autres rencontres ne sont examinées que sur la base de témoignages écrits, les jeunes femmes concernées n'étant ni partie civile ni témoin cité. Il en est ainsi du deuxième voyage à Washington, en décembre 2010, en présence de trois "escorts" présentées comme des secrétaires d'Eiffage. L'une d'entre elles affirme que son amie lui a dit qu'elle avait parlé d'argent avec DSK. Ce dernier rétorque que la femme en question se définissait elle-même comme une libertine assumée. "Je lui ai demandé si je pouvais la voir à l'occasion en direct. S'il a été question d'argent, c'est que j'ai pu lui dire que comme elle est à Bruxelles et si elle vient à Paris, je lui paierais ses frais", explique l'ancien candidat potentiel à la présidentielle.  

A la lecture de l'ordonnance de renvoi "on a l'impression d'une activité frénétique", où les dates se mélangent de manière imprécise, regrette l'ancien ministre. "Il n'y a pas eu cette activité débridée", ajoute-t-il. "Quatre rencontres par an pendant deux ans", comptabilise-t-il. Il reconnaît cependant que cela ne change rien aux faits reprochés.

A la reprise de l'audience en début d'après-midi, ne semblant jamais gêné par les questions, parfois directes, qui lui sont posées, M. Strauss-Kahn répond calmement, avec aisance, à toutes les questions. "Ce n'est pas ma conception des relations sexuelles que de le faire avec des prostituées", explique-t-il ainsi doctement, aussi bien par goût, souhaitant que ce soit "la fête", que par crainte des "pressions" auxquelles pourraient être soumises des professionnelles.

  • Accueilli par trois Femen
     

Déjà dans la matinée, DSK, les traits un peu tirés, en costume sombre, cravate claire, ne s'est dérobé à aucune question. "Etiez-vous l'homme le plus important de ce monde?", lui demande M. Lemaire, le président du tribunal. DSK répond en toute simplicité: "Je ne sais pas si c'était le cas mais on le pensait". Le président du tribunal lit la lettre envoyée par M. Strauss-Kahn au moment où, durant l'instruction, il a refusé une expertise psychiatrique. "Je n'ai commis ni crime ni délit", écrit DSK.

Son arrivée mardi matin n'était pas passée inaperçue. Il a été accueilli par trois Femen aux cris de "Macs, clients, déclarés coupables!". L'une des militantes féministes s'est même jetée sur le capot de sa voiture.

Trois ans et demi après les premières fuites dans la presse sur son éventuelle implication dans cette affaire, l'ancien favori des sondages avant la présidentielle de 2012, âgé de 65 ans, a deux jours et demi pour tenter de se disculper à la barre.

Le juge d'instruction a cependant estimé que DSK était au courant de la présence de prostituées, mais aussi qu'il avait commis un "acte positif", en mettant à disposition un appartement à Paris pour des rencontres avec elles. Trois autres hommes sont principalement entendus depuis mardi matin aux côtés de DSK : Fabrice Paszkowski, son ami dans le Pas-de-Calais, David Roquet, ex-directeur d'une filiale d'Eiffage, considérés comme "organisateurs", "recruteurs" et "payeurs", et le policier Jean-Christophe Lagarde, comme "accompagnateur".

Le rôle de DSK a été plus débattu. Le procureur avait d'ailleurs requis un non-lieu sur son renvoi devant le tribunal correctionnel. Le ministère public ne l'a d'ailleurs presque pas interrogé mardi. Ce que reproche la justice à cette équipe, c'est d'avoir amené des prostituées à des soirées organisées à Lille, Paris ou encore Washington, pour faire plaisir à Dominique Strauss-Kahn, "roi de la fête" qui, au minimum, ne pouvait être dupe du petit manège, selon l'accusation.

  • Un rapport 'brutal mais consenti'
     

Une des ex-prostituées qui s'est portée partie civile, Mounia, a réaffirmé mardi, comme la veille, qu'elle avait été dûment prévenue par son recruteur de l'identité du grand homme, alors favori des sondages pour la présidentielle de 2012. Elle tente alors de raconter cette sortie dans un hôtel chic de Paris, et sa rencontre avec DSK. Les mots s'étranglent au fond de sa gorge lorsqu'elle évoque un rapport difficile, "brutal mais consenti".

Le président s'intéresse aux circonstances, évite les détails crus comme il l'avait promis au début du procès (du droit, pas de la morale). "C'est son sourire qui m'a marquée du début à la fin. Il avait l'air content de ce qu'il faisait", souffle Mounia.

Pendant son témoignage, DSK reste parfois impassible, à d'autres moments il baisse la tête. Mounia reconnaît que jamais lors de cette soirée il ne fut question d'argent ou de son statut de prostituée avec l'ancien ministre, mais elle a redit que pour elle, DSK ne pouvait pas ne pas savoir qu'il y avait des professionnelles.

Me Frédérique Beaulieu, seule femme du trio d'avocats de M. Strauss-Kahn, se charge d'interroger Mounia. "Est-ce que vous ne pensez pas, si c'est une réunion de libertins tout simplement, qu'il n'est pas normal que les jeunes femmes soient entreprenantes?", demande-t-elle doucement. "Pour moi c'était une atmosphère de soirée préparée (...) pour avoir des relations avec Dominique Strauss-Kahn", se contente de répondre Mounia.





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Via: lindependant.fr


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