Les autorités ukrainiennes ont engagé une enquête pénale contre une activiste de Femen, qui a détruit, le 17 août, un monument religieux en plein centre de Kyiv en guise de soutien aux membres de Pussy Riot, quelques heures avant leur condamnation. Sur son blog, le groupe se dit victime d’une « traque à grande échelle » par les autorités ukrainiennes.
Le ministère de l’intérieur ukrainien a annoncé avoir engagé une enquête pénale pour « hooliganisme » et « destruction de biens» contre l’activiste de Femen, Inna Shevtchenko. Celle-ci, torse nu barré de l’inscription « Free Riot » en soutien aux activistes de Pussy Riot, a découpé vendredi dernier à la tronçonneuse une croix de bois sur la place de l’indépendance à Kyiv.
« Le ministère de l’intérieur a ordonné une traque à grande échelle des militants de Femen, dont le bureau a été assiégé la nuit entière par les forces spéciales », a déclaré l’organisation dans un communiqué de presse, ajoutant que ses membres n’exprimaient aucun regret et qu’elles étaient prêtes à assumer les conséquences de leurs actes.
Ce week-end, Femen a appelé à une « guerre sainte » pour la liberté de la femme, et annoncé sur son site son intention de s’attaquer aux églises russes en bois.
De son côté, le porte-parole de la police de Kyiv assure qu’aucune action répressive n’a été intentée par les forces de l’ordre : « Les faits relèvent de la justice pénale, une enquête a donc été initiée. Nous avons eu connaissance de l’incident par le biais des médias et nous ne pouvons accuser personne pour l’instant », a affirmé samedi Igor Mikhalko.
Dans un communiqué, l’Église orthodoxe ukrainienne a réagi au coup d’éclat de l’organisation féministe en déclarant « ces femmes se sont manifestement engagées sur le chemin du blasphème et du sacrilège ».
Érigée après la « révolution orange » en mémoire des victimes de la répression stalinienne, la croix, catholique et non orthodoxe, se trouvait sur l’ancien emplacement des locaux de la Tchéka ukrainienne.
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