« Quand la justice n’est pas juste, l’injustice est exacte ». Parole de Pierre Dac, humoriste et philosophe « la cour » que les plus jeunes peuvent ne pas connaître. J’amorce mon propos avec cette déclaration à laquelle j’adhère entièrement. Ce qui m’exaspère aujourd’hui, c’est la disparité entre les jugements pour des faits comparables selon l’effet socialo-politique que l’on veut produire. Je m’appuie sur un épisode érotico-politique arrivé récemment à la Cathédrale Notre Dame de Paris provoqué par un groupuscule anarchique : les Femen, dont les média se sont fait largement l’écho. Les faits : les Femen, en réaction à un propos ou attitude du pape retraité Benoît XVI, se sont attaquées à trois cloches exposées dans la nef de la cathédrale, dans l’attente de retrouver leur emplacement dans le bourdon de notre église.
Ces égéries, dénudées du haut en signe de contestation, se sont acharnées sur ces cloches en en endommageant une, malgré la mince protection de leur bâton. Les vigiles du site ont fait leur travail, repoussant ces furies dénudées de leur gros bâton. Dans l’excitation, ces surveillants ont peut-être abusé de leur virilité. Mais ils étaient dans leur mission. Résultat des courses : au tribunal correctionnel de Paris, nos Femen ont été relaxées de leur chef d’inculpation : attitude christianophobe et dégradation. Nos vigiles, dans leur devoir, ont été condamnés à des amandes avec sursis pour la façon dont ils avaient évacué les « tététounu ». Je cherche la logique !
Pas loin de chez nous, à Mayotte, pour une tête de cochon déposée dans une mosquée lors d’une soirée bien arrosée, deux épouses de militaires sont condamnées à de la prison ferme et à 3000 € d’amende pour avoir été complices d’un militaire, dans un geste islamophobe et condamnable il est vrai, qui tient plus de la bêtise dans la soûlographie que de la haine. Ce qui était un pari dans un moment de délire éthylique, s’est transformé en incident diplomatique. Mais de là à condamner ces femmes à trois mois de prison ferme, il y a de quoi réfléchir quant à la justesse de la sanction.
Alors, mon interrogation : nous sommes dans le cas d’une islamophobie avérée, et une christianophobie évidente. Je déplore, avec force, ces comportements envers ces religions, mais ne comprends pas pourquoi, d’un côté la justice condamne sévèrement, et de l’autre, la relaxe est demandée pour la même atteinte à la religion. Heureusement le Parquet de Paris a fait appel de la décision du tribunal concernant les Femen. J’ose espérer qu’il n’y aura pas deux poids, deux mesures dans le jugement de faits similaires.
Via: lequotidien.re
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