La vérité oblige à dire que l’immigration africaine et musulmane n’est devenue un problème pour les intellectuels qu’à partir du moment où elle s’est signalée par son antijudaïsme. Jusque-là, on était philo-arabe et pro-immigrant, en particulier dans les milieux sépharades.
Les utopistes de la religion universelle de l’humanité nous voyaient tous frères. Le discours alarmiste sur l’islam, sur la délinquance et le métissage appartenait à l’extrême droite, a fortiori celui sur la nation qui renvoyait aux crimes nationalistes du siècle passé.
Les attentats du 11 septembre jouèrent dans la prise de conscience. La multiplication des insultes et des actes judéophobes, ainsi que les crimes du gang des barbares et de Mohamed Merah accélérèrent le passage de beaucoup d’intellectuels juifs de la gauche libérale à la droite nationale, sur le modèle du mouvement des néo-conservateurs états-uniens.
Finkielkraut, Zemmour, Elisabeth Badinter ou feu Philippe Cohen incarnent ce qui reste de la liberté et du courage des intellectuels, et du bel esprit des Lumières. Ils défendent l’identité française enracinée, dénoncent le multiculturalisme désincarné, sans se faire traiter de raciste et de fasciste, à la différence de tous ceux qui sont forcés au silence.
Seul Alain Finkielkraut peut publier L’Identité malheureuse et bénéficier d’une couverture médiatique sans équivalent, à faire pâlir d’envie tous nos parias : Ménard, Jamet, Millet, Camus, de Benoist, Vanneste…
Les Français au carré n’ont plus droit à la parole, malgré une certaine légitimité, dans le débat sur l’identité, si ce n’est pour proclamer leur xénophilie débordante et leur amour de toutes les cultures du monde, à part la leur forcément, ce que Finkielkraut nomme l’oïkophobie ou « la haine de la maison natale ».
Seules les anciennes minorités opprimées, les anciens damnés de la terre se trouvent légitimité à célébrer la nation, à condition bien sûr qu’ils ne frayent dans les eaux du FN, ce qui leur vaudrait excommunication.
Le débat sur l’identité nationale se fait désormais par procuration, entre groupes sectaires et communautarisés, sous forme de baston télévisée, ou par avocats interposés : CRAN contre LICRA, MRAP contre LDJM, Act Up et Femen contre les catholiques fondamentalistes, et bien sûr Valls contre Dieudonné.
Parce que je n’ai aucun sang étranger à faire valoir, comme autant de quartiers de noblesse à revendiquer, et que je ressors de la stupide majorité blanche, européenne, chrétienne non pratiquante, avec l’infamie supplémentaire d’être mâle et de défendre la différence sexuelle, je ne peux critiquer les communautarismes, sauf à recevoir une volée de bois vert, et je dois assister sans broncher à la liquidation de mon pays.
En France, je rase les murs car j’ai un faciès de gibier de potence. Quand Mélenchon me croise, il me crache à la figure car je suis blond aux yeux bleus et, comble de malchance, je me rase le crâne. J’ai le type babtou à la puissance dix, comme le bon aryen des films. D’où mon exil de ce pays où je me sens exclu et où je crains pour ma sécurité.
Via: bvoltaire.fr
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