© Twitter Femen France official.
Amina "Tyler" Sboui au tribunal de Kairouan
Pour Amina, le calvaire n’est pas près de s’arrêter : ce matin, elle comparaît à nouveau devant le tribunal, cette fois-ci pour outrage envers un fonctionnaire public quand l’exercice de ses fonctions et diffamation. C’est le directeur de la prison de Sousse lui-même qui porte plainte contre elle, affirmant qu’elle serait intervenue dans une altercation et l’aurait insulté. Une affaire qui pourrait lui coûter jusqu’à 18 mois de prison ferme.
Son comité de soutien parle d’acharnement et prétend qu’on essaie de la faire taire. « Il s’agit là d’une affaire fabriquée de toutes pièces pour la garder en prison » clame Mounir Sboui, son père. Or ce procès intervient juste après qu’Amina a parlé à ses avocats de cas de torture au sein de la prison.
Même si elle s’en sort sur ce procès en particulier, Amina n’est pas prête d’être libérée : la menace d’une inculpation pour profanation, pour avoir écrit « FEMEN » sur le muret d’un cimetière, pèse encore sur elle, pouvant lui valoir deux ans de prison.
Des "coïncidences troublantes"
Cette nouvelle affaire intervient juste après l’incendie du QG des Femen à Paris, dans la nuit du samedi au dimanche. Un incendie dont l’origine reste encore indéterminée, mais qui rappelle des « coïncidences troublantes », selon Pauline Hillier, une Femen qui était sur les lieux.
L’incendie a eu lieu au 2e étage du Lavoir Moderne Parisien, au 35 rue Léon à Paris, qui abrite le quartier général du mouvement sextrémiste depuis septembre 2012. Le sinistre s’est déclaré dimanche vers 4h50 du matin dans la chambre d’Inna Shevchenko, la leader du mouvement, alors que celle-ci n’était pas là.
Se trouvaient sur les lieux Pauline Hillier et Marguerite Stern, qui ont été réveillées au milieu de la nuit alors que le feu était déjà important. « Nous avons vidé deux extincteurs sans pouvoir l’éteindre. Nous avons évacué l’étage car les flammes étaient tellement vives et les fumées commençaient à être très importantes », témoigne Pauline. L’incendie a finalement été maîtrisé par les sapeurs-pompiers.
A part quelques brûlures, aucun dommage conséquent : mais quelle est donc l’origine du sinistre ? Rien ne permet encore de le déterminer, et la police retient pour l’instant l’hypothèse d’un départ de feu accidentel. Pour autant, le QG a récemment fait l’objet de nombreuses menaces sur les réseaux sociaux, notamment par les mouvances d’extrême droite.
Plusieurs Femen ont également reçu de fréquentes menaces de mort, à commencer par Inna Shevchenko et les deux femmes qui étaient sur les lieux dimanche, Pauline et Marguerite. Comme par hasard, il s’agit justement des deux Françaises qui s’étaient rendues en Tunisie pour manifester en soutien à Amina, provoquant une vive polémique à la fois en Tunisie et en France.
Ne s’agit-il que de coïncidences, ou y a-t-il vraiment derrière tout cela une volonté de faire taire les Femen coûte que coûte, quitte à employer l’abus de pouvoir ou des recours criminels ?
En tout cas, entre l'interminable détention provisoire d’Amina et l’incendie suspect menaçant les Femens françaises, le combat politique semble prendre un tour de plus en plus extrême…
Via: afriquinfos.com
Short link: Copy - http://whoel.se/~bx1ZT$3iy