Des militantes du groupe féministe ont perturbé, hier à Paris, le rassemblement de l’extrême droite sous la statue de Jeanne d’Arc. Les militants nationalistes ont dénoncé une « collusion des autorités ».
Depuis leur hôtel, les Femen ont déployé une banderole, alors que les nationalistes se succédaient devant Jeanne d’Arc. Photo Xavier Frère
Les Femen, ces activistes féministes parties d’Ukraine et bien implantées en France, sont une nouvelle fois passées à l’action hier. Alors que des groupes de l’extrême droite française se rassemblaient pour l’hommage à Jeanne d’Arc à Paris, quatre Femen torses nus sont apparues sur un balcon dominant la statue équestre.
Depuis une chambre au quatrième étage qu’elles avaient louée la veille, elles ont déployé une grande banderole où était inscrit « Sextermination for nazism ». Elles sont apparues en monokini au moment où l’Union sacrée des patriotes, dernier cortège du défilé, devait arriver. Auparavant, chaque groupuscule (Jeunesses nationalistes, Action française, Renouveau français), une centaine de militants chacun, s’était s’exprimé.
« Le néoféminisme vous regarde », « la guerre nue », pouvait-on lire sur cette banderole qui surplombait la foule des nationalistes. En cette période, de très nombreux touristes étrangers, interloqués ou amusés, immortalisaient sur leur smartphone « cette étrange France ». Les féministes ont levé le poing, brandi des fumigènes, tandis qu’en contrebas, les noms d’oiseaux, les insultes pleuvaient à leur encontre : « Femen salopes », ou « Femen au goulag, vive Poutine ».
Crânes rasés et « police complice »
La police, elle aussi, a été visée. « Ils sont corrompus, ce n’est pas possible, pourquoi n’interviennent-ils pas ? », lançaient, excédés, plusieurs militants de ces groupes crânes rasés, blouson bombers noir, Doc’Martens de rigueur. La tension grimpait très vite, quelques échauffourées se produisaient avec une vingtaine de CRS positionnés devant la porte de l’hôtel.
Des policiers en civil, depuis un autre balcon, n’ont pas réussi à déloger les quatre femmes. Ce n’est qu’au bout d’une quarantaine de minutes qu’une grande échelle a été utilisée. Les militantes n’ont pas opposé de résistance aux pompiers, sollicités pour une intervention peu banale en plein cœur du Paris touristique. Sous les huées, elles ont retrouvé la terre ferme et ont été mises à l’abri par les forces de l’ordre.
Les discours ont alors repris avec Serge Ayoub, ancien skin, responsable de « Troisième voie » (Jeunesses nationalistes révolutionnaires) et organisateur de la manifestation.
En quête de respectabilité, il faisait lui-même le ménage, sortait les poings pour calmer ses militants les plus virulents. Comme d’autres représentants de la mouvance nationaliste, particulièrement impliquée dans les dernières manifestations contre « le mariage pour tous », il dénonçait alors « la collusion des autorités » dans cette nouvelle provocation des Femen.
Xavier Frère
Vos commentaires
Poster un commentaire
Se connecter
Via: lalsace.fr
Short link: Copy - http://whoel.se/~IwQ26$2mM