Soumission, discrimination : une ex-Femen raconte les coulisses du …

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  • Un ex-Femen : "il n'y pas de respect"

Elle se fait appeler Alice (prénom d'emprunt). Elle est trentenaire, habite Paris. Après 18 mois de militantisme aux Femen, elle a décidé d'écrire un livre et de témoigner dans les médias des coulisses du mouvement féministe.

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D'abord dans Le Figaro, où elle évoque une "soumission" au mouvement. "Tu acceptes lentement une soumission que tu refuses à l'extérieur. Tu étais venue pour combattre quoi déjà? Ah oui! La soumission des femmes sous couvert de patriarcat", dit-elle. Et "tu gagnes quoi? Le droit de te dire le soir quand tu rentres chez toi seule, que tu t'es battue pour une liberté à laquelle tu n'as toi-même pas droit".

"Tu n'existes plus en tant qu'individu", "tu ne penses plus par toi-même mais par le groupe, tu ingurgites ce qu'on t'apprend", poursuit-elle.

Sur France Info, elle dénonce une discrimination au sein du mouvement : "Quand Femen dit 'vous pouvez être activiste, que vous soyez petites, grosses, vieilles ou jeunes', ce n'est pas vrai". Selon Alice, des militantes sont écartées de certaines actions sans explication. Elle évoque également un manque de respect à l'intérieur du groupe : "on sort quand même torse-nu affronter des CRS, des fachos, des intégristes, la moindre des choses c'est quand même qu'on soit un minimum soudées, et qu'on se respecte entre nous et ça c'est quelque chose qui n'existe pas".

"Il n'y a pas de violence verbale, c'est quelque chose de plus latent. C'est de la négligence par rapport aux gens", poursuit-elle sur Europe 1. "Apprendre qu'une action vient d'être faite par Facebook ou BFM, c'est un peu chiant quand on s'investit à hauteur de dévotion. Comment doit-on se sentir quand on nous utilise une heure et qu'on nous ignore la seconde d'après ?", disait-elle mardi au Figaro.

La trentenaire a choisi de témoigner anonymement, sa voix est déformée à la radio. "Je n'ai pas envie que les Femen me reconnaissent", dit-elle à France Info. Mais, elle assure sur Europe 1, que ce n'est pas par crainte de représailles.

Parfois, selon les médias, sa version varie. Selon Le Figaro, elle aurait avoir participé à l'action de Notre-Dame-de-Paris l'année dernière. Elle dément sur Europe 1. Alors qu'elle décrit des méthodes sectaires au quotidien national, elle refuse ce qualificatif à la radio. "Ce n'est pas du tout un groupe sectaire. C'est totalement faux". À l'AFP, en revanche, elle parle "d'une organisation qui fait penser à une dictature avec des règles qui s'appliquent à certaines mais pas à d'autres".

Alice serait en train de préparer un livre - qui doit sortir dans quelques semaines - pour dénoncer ces Femen "qui ne respectent pas les femmes" et "les chefs de bande qui traitent leurs recrues comme de la chair à canon",  dit son agent littéraire Omri Ezrati au Figaro.

En février 2013, le mouvement revendiquait une cinquantaine de membres, dans les colonnes du Monde. Selon Alice, les Femen seraient désormais une vingtaine : "beaucoup ont quitté le mouvement"

  • Femen répond : "Oui, l'atmosphère est martiale"

La chef de file du mouvement, Inna Shevchenko, lui répond dans une tribune publiée sur le Huffington Post : "Cette femme (...) raconte qu'il existe une hiérarchie au sein du mouvement et que l'atmosphère n'y est pas très amicale. Je ne démentirai pas ces informations", rétorque-t-elle. "Femen n'est pas une bande de potes, mais un groupe militant. Nous sommes unies, non pas pour sortir boire des verres, mais pour se battre. L'atmosphère est martiale. Oui, nous avons une hiérarchie affirmée (...) qui nous permet de mener à bien des opérations complexes

Interrogée par France Info, Pauline, militante aux Femen, assume : "oui il y a une idéologie de fer à laquelle on veut que les activistes croient et qu'elles soient certaines de cette idéologie. Oui nous avons des vies très dures, oui nous avons des relations entre nous qui ne sont pas des relations amicales, qui sont des relations de travail, et même si on veut, de guerrières, de soeur de sang. Mais effectivement, on ne va pas chez Femen comme on va au yoga le dimanche après-midi. C'est vrai qu'on n'est pas tendres les unes entre les autres".

  • Les Femen, un mouvement sectaire ?

Le député du Rhône Georges Fenech (UMP), président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée, a adressé une lettre cette semaine au président de la Miviludes, Serge Blisko.

Selon le député du Rhône, ce mouvement, "d'origine ukrainienne, qui s'est enraciné en France, n'a pas hésité, en maintes occasions, à se livrer à des actions spectaculaires, qui s'apparentent à des pratiques à caractère sectaire : contestation violente de l'ordre social; contestation violente de l'ordre religieux établi; profanation de lieux de cultes, selon des méthodes répandues dans les mouvements satanistes; menaces contre les institutions, et en particulier contre le Chef de l'Etat; attaques répétées contre la laïcité..."

Georges Fenech demande à Serge Blisko de lui "faire connaitre la position de la Miviludes à l'égard de ce mouvement Femen, ainsi que les initiatives qu'elle pourrait prendre, telle que la demande de dissolution de l'association Femen, type loi 1901".  

  • Un documentaire choc sur les Femen

Fin août - début septembre, a été présenté à La Mostra de Venise un documentaire sur les Femen, réalisé par l'Australienne Kitty Green. Un documentaire intitulé "L'Ukraine n'est pas un bordel" et pour lequel elle a passé suivi des militantes pendant plus d'un an.  Elle y évoque notamment le rôle d'un certain Victor Svyatski, qui serait le fondateur et l'éminence grise des Femen, selon The Indepedent. "C'est son mouvement. Il a choisi personnellement les filles. Il a choisi les plus jolies filles parce que les plus jolies filles vendent plus de papier. Les plus jolies filles sont en première page... c'est devenu leur image, la façon dont elles vendent leur marque".

Selon la réalisatrice, "il pouvait être vraiment horrible avec les filles", jusqu'à les traiter de salopes.

UKRAINE IS NOT A BROTHEL - THE FEMEN STORY - TRAILER from Kitty Green on Vimeo.

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Via: sudouest.fr


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The mission of the "FEMEN" movement is to create the most favourable conditions for the young women to join up into a social group with the general idea of the mutual support and social responsibility, helping to reveal the talents of each member of the movement.

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