Amina Sboui a-t-elle menti ? L'ancienne Femen tunisienne a été placée en garde à vue, mardi 15 juillet, à Paris pour "dénonciation d'un délit imaginaire". Les policiers ont expliqué avoir des doutes sur l'attaque dont elle dit avoir été victime début juillet. Relâchée dans la soirée de mardi, son avocat a rapporté qu'elle sera jugée en octobre pour "dénonciation mensongère".
Des inexactitudes
"Je suis sidéré", a réagi dans un premier temps l'avocat de la jeune militante, Martin Pradel, précisant que sa cliente maintenait sa version des faits. "Si je comprends bien les policiers, ils pensent que l'agression n'a pas eu lieu car elle n'a pas été filmée. Manifestement, ils prêchent le faux pour avoir le vrai, car ils ont des soupçons", a-t-il ajouté.
"Comme la vidéosurveillance ne permet pas de recouper sa dénonciation et qu'elle a dit que manifestement, son agression avait été filmée, les policiers en déduisent qu'elle a fantasmé la scène. C'est sidérant", a-t-il réaffirmé. Selon lui, sa cliente a gardé le silence durant sa garde à vue, "car les policiers ne jouent pas la transparence. Ils ne veulent pas lui dire de quels éléments ils disposent pour la poursuivre". Il s'est interrogé : "Quel intérêt aurait-elle à inventer cette agression et à dire qu'elle a été filmée par la vidéosurveillance?"
Selon les informations de 20 Minutes, les policiers souhaitaient "recouper ses déclarations". "Des inexactitudes avaient été soulevées lors de son dépôt de plainte", poursuit le quotidien gratuit, révélant que "les bandes de vidéo-surveillance de la place de Clichy n’ont pas corroboré ses déclarations".
Agressée, dit-elle, par un groupe d'"islamistes"
L'ancienne membre des Femen avait porté plainte le 7 juillet, affirmant avoir été agressée la veille à Paris par cinq personnes accusée de lui avoir notamment rasé les cheveux et les sourcils.
Amina Sboui avait affirmé avoir été tirée du métro parisien, au petit matin, par un homme qui l'avait ensuite conduite dans la rue, près de la place de Clichy. Là, un petit groupe "d'islamistes" l'avait insultée et avait menacé de la violer tout en commençant à la raser avant de la lâcher, avait-elle raconté.
"Ce n'est pas bien de nuire au féminine et aux victimes de vraies agressions, Amina", a regretté Inna Shevchenko, la leader du mouvement Femen, se désolidarisant donc de l'ancienne militante.
Very bad to hurt feminism and victims of real aggression like this, Amina..
— inna shevchenko (@femeninna) 15 Juillet 2014
VIDEO. Une amende requise contre les Femen qui avaient dégradé une cloche de Notre-Dame
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