Amina est maintenue en détention et sera à nouveau entendue le 5 juin. La justice tunisienne a décidé de ne pas s'arrêter à la première condamnation prononcée jeudi contre la militante Femen et de la poursuivre désormais pour atteinte aux bonnes moeurs et profanation de cimetière.
Jeudi, Amina Sboui, plus connue sous le pseudonyme d'Amina Tyler, a été condamnée à 300 dinars (150 euros environ) dans son procès à Kairouan pour port prohibé d'un aérosol lacrymogène, une accusation fondée sur un texte datant du 19e siècle. La militante Femen avait été arrêté le 19 mai dans cette ville du centre en possession d'un spray lacrymogène après avoir peint FEMEN sur le muret d'un cimetière. Elle avait auparavant fait scandale dans son pays en posant seins nus sur Facebook.
Manifestation de salafistes devant le tribunal
Le juge d'instruction en charge du dossier, qui a indiqué que la jeune femme de 18 ans sera interrogée le 5 juin dans le cadre de ces nouvelles poursuites, a laissé la porte ouverte à des peines plus lourdes en invoquant la section "association de malfaiteurs" du code pénal, laissant entendre qu'Amina avait pu agir en bande organisée. Les peines peuvent alors atteindre de six à 12 ans de prison. L'un des avocats de la jeune femme, Mokhtar Janène, a confirmé qu'un "mandat de dépôt a été émis" pour ces raisons.
Dans un entretien fin avril, la militante Femen avait confirmé être dépressive, tout en insistant sur le caractère réfléchi de son action. "C'est un procès politique", a-t-elle déclaré jeudi après son procès. Son père Mounir Sboui est venu lui exprimer son soutien : "Je suis fier de ma fille (...) Elle commet des actes démesurés mais elle défend ses idées", a-t-il dit. Pendant l'audience, une foule d'habitants et une dizaine de militants salafistes s'était rassemblée devant le tribunal pour scander "Dieu est grand" et "Le peuple veut l'application de la loi islamique". Le tout face au dispositif policier très important déployé aux abords du palais de justice.
Les trois Femen européennes toujours en détention
Par ailleurs, les trois militantes de Femen, deux Françaises et une Allemande, arrêtées mercredi lors d'une manifestation seins nus à Tunis où elles réclamaient la libération d'Amina, "restent en détention jusqu'à leur traduction en justice", a indiqué Adel Riahi, porte-parole du ministère de la Justice.
L'avocat des trois Européennes, Souheib Bahri, a indiqué qu'elles avaient comparu jeudi devant le procureur qui les a placées en état d'arrestation pour les traduire en justice. Selon lui, les accusations retenues seront connues vendredi.
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