KYIV — Une militante du mouvement ukrainien Femen s'est jetée seins nus jeudi sur le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Kirill à sa descente d'avion à l'aéroport de Kyiv, pour protester contre sa visite en Ukraine, également dénoncée par des nationalistes.
Ne portant qu'un jean et les mots "Kill Kirill" (Tuer Kirill) écrits en lettres noires sur son dos nu, la jeune femme blonde a couru en criant "Dehors !" vers le patriarche qui s'avançait sur le tarmac.
Levant le poing, elle a été arrêtée par un prêtre en soutane noire et un garde du corps en costume beige, tout près du patriarche qui venait de fouler le tapis rouge et n'a pas réagi à cet incident.
La jeune femme a été placée en garde à vue et sera jugée en comparution immédiate pour "hooliganisme", a indiqué la police ukrainienne, citée par l'agence de presse Interfax.
"Il est très regrettable que des gens cherchent à ternir la visite du patriarche Kirill en Ukraine par ce genre de comportement", a commenté de son côté un porte-parole de l'Eglise russe, le diacre Alexandre Volkov, cité par Interfax.
"De tels incidents ne jettent aucune ombre sur la visite, mais témoignent d'une crise spirituelle profonde dans certaines couches de la société", a-t-il ajouté.
Plusieurs dizaines de militants nationalistes ont par ailleurs protesté contre la visite du patriarche devant la présidence à Kyiv. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles il était notamment écrit "Dehors les occupants de Moscou" et "Dégage pope-colonisateur".
Connu pour ses actions de protestation choc aux seins nus, Femen a accusé dans son blog le patriarche de vouloir accroître l'influence de la Russie dans cette ex-république soviétique et le met en cause dans l'affaire de "l'arrestation illégale de militantes anti-Poutine" à Moscou.
Trois femmes du groupe de punk rock russe Pussy Riot sont en détention provisoire depuis près de cinq mois pour s'être livrées en février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, à une "prière punk" intitulée "Marie mère de Dieu - chasse Poutine !", dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.
Elles encourent jusqu'à sept ans de prison pour "hooliganisme". Vendredi, un tribunal de la capitale russe a ordonné leur maintien en détention jusqu'en janvier 2013.
Plusieurs célébrités mondiales ont manifesté ces derniers jours leur soutien aux jeunes femmes et réclamé leur libération, à l'image du chanteur britannique Sting dans un message diffusé mercredi par l'organisation Amnesty International peu avant son concert à Moscou.
Le chanteur du groupe de rock américain Red Hot Chili Peppers, Anthony Kiedis, est lui monté sur scène portant un tee-shirt barré de l'inscription "Pussy Riot" pendant des concerts à Saint-Pétersbourg et dans la capitale russe en fin de semaine dernière.
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