Le nouveau timbre a été dessiné par le duo David Kawena-Olivier Ciappa. Il avait été dévoilé dimanche à l'Elysée par le président François Hollande qui soulignait que son effigie était "l'illustration" de la jeunesse, "priorité de (son) mandat".
Mais dans la soirée, Olivier Ciappa, dont l'exposition de photos en faveur du mariage homosexuel avait été vandalisée à deux reprises en juin à Paris, a fait savoir qu'une des fondatrices des Femen, l'Ukrainienne Inna Shevchenko, l'avait en partie inspiré pour ce dessin.
Joint par l'AFP, l'artiste tempère ses propos. "Inna Shevchenko n'est pas la seule inspiration de ce timbre. Ce n'est pas Inna qui est devenue Marianne. C'est un mélange de personnages réels", explique M. Ciappa, citant l'actrice "Marion Cotillard qui représente le talent de la France à l'étranger", mais aussi la ministre socialiste de la Justice, Christiane Taubira, qui a porté le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. "Pour moi, Marianne, qui est représentée seins nus, aurait certainement été en 1789 une Femen car elle se battait pour les valeurs de la République, la liberté, l'égalité, la fraternité", a-t-il ajouté. "J'assume d'être un artiste engagé, et du coup politisé", conclut-il.
Cette annonce a déclenché une salve de critiques dans les rangs de la droite conservatrice. Le Parti démocrate chrétien, parti dont l'ex-ministre Christine Boutin était la présidente jusqu'à la semaine dernière, a appelé sur Twitter au boycott du nouveau timbre. Et le Printemps français, une nébuleuse d'opposants au mariage homosexuel pour la plupart liés à l'Eglise catholique, a dénoncé une "nouvelle Marianne à l'image du gouvernement: christianophobe, haineuse et idéologue!".
Arrivée en France en août 2012, Inna Shevchenko, 23 ans, a ouvert à Paris un premier centre de "nouveau féminisme" où des jeunes femmes s'entraînent au mode d'action popularisé en Ukraine et en Russie: des opérations hautement médiatiques où elles apparaissent seins nus pour dénoncer le sexisme, l'homophobie, la prostitution et la religion.
Menacée de poursuites en Ukraine pour avoir découpé à la tronçonneuse une croix orthodoxe en signe de protestation après la condamnation en Russie de trois membres du groupe Pussy Riot qui avaient chanté une "prière punk" contre le président Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou, Inna Shevchenko a annoncé début juillet avoir obtenu le statut de réfugié en France.
Belga
Via: rtbf.be
Short link: Copy - http://whoel.se/~d9YdL$3cI