Le recteur de Notre-Dame, Mgr Jacquin, va porter plainte contre les Femen qui ont envahi mardi matin l'intérieur de la cathédrale parisienne, a révélé le site web de France 3. Les services du rectorat ont déposé au commissariat de police une triple plainte pour dégradation d'objets, non-respect de lieux cultuels et agression sur les surveillants de Notre-Dame. "Cette intrusion a été d'une violence inouïe, et je pèse mes mots", juge Mgr Jacquin, qui remarque, en le regrettant, que "mardi soir aucune autorité de l'État n'avait encore exprimé publiquement sa désapprobation".
Expulsion manu militari
Mardi matin, huit féministes du mouvement Femen se sont exhibées seins nus dans la nef de Notre-Dame de Paris pour "fêter le départ du pape" Benoît XVI avant d'en être expulsées manu militari par le service d'ordre de la cathédrale. Les Femen, qui ont installé à Paris en septembre 2012 "le premier centre d'entraînement" au "nouveau féminisme", avaient préparé leur provocation : elles portaient de vieux manteaux élimés qu'elles ont abandonnés sur place, avaient prévenu les agences de presse internationales et répondaient en anglais et en français aux journalistes. À 10 h 15, une par une, les huit féministes entrent dans l'édifice, qui fête cette année ses 850 ans, dissimulées dans le flot des centaines de touristes. Notre-Dame est le monument le plus visité de Paris (13 650 000 visiteurs en 2010). Aucune ne porte d'appareil photo ou de caméra. Elles croisent les bras pour tenir leurs manteaux fermés. La cathédrale résonne du cliquetis des appareils photo, du ronronnement des caméras et des commentaires mezzo voce des touristes admirant les deux immenses rosaces et les voûtes gothiques.
"Pope no more"
10 h 30 : elles montent sur le socle de trois des neuf nouvelles cloches provisoirement déposées dans la nef en attendant d'être installées dans leur tour le 23 mars. En quelques secondes, elles se retrouvent torse nu. Le corps de l'une d'elles est pratiquement entièrement tatoué, excepté le torse. Sous l'oeil désapprobateur des fidèles et des touristes, elles font tinter les trois cloches avec des morceaux de bois, criant en anglais "Pope no more" ("Plus de pape", NDLR). Sur le torse et le dos, elles portent des slogans au feutre comme "No homophobe", "Crise de la foi", "Bye bye Benoît". L'une d'elles actionne le battant d'une cloche.
Rapidement, le service d'ordre intervient et tente de recouvrir le torse des manifestantes d'une couverture, puis les évacue sans ménagement, mais sans violence. Des visiteurs expriment leur consternation. "Ici, c'est sacré, vous n'avez pas à vous dénuder ici", dit une touriste française. Sitôt sur le parvis, elles se regroupent une dizaine de minutes en continuant à scander des slogans comme "In gay we trust", ou "Dégage homophobe". Une "catholique pratiquante" assure : "Ça me dégoûte, je suis horrifiée."
"Nous avons monté cette provocation pour fêter l'annonce du départ du pape lundi et l'adoption ce mardi du projet de loi sur le mariage pour tous", dit l'une d'elles à la presse. "J'aimerais bien qu'ils élisent une pape", avance une autre. Les Femen sont connues depuis 2010 pour leurs actions "topless" en Russie, en Ukraine, à Londres ou encore récemment sur la place Saint-Pierre à Rome, pendant que le pape récitait l'Angélus.
REGARDEZ ces images tournées mardi matin :
Via: lepoint.fr
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