À la mairie de Paris, mieux vaut être Femen que femme voilée

La France et ses « élites » ont décidément le douteux monopole de débats qui ne le sont pas moins. Au hasard ? Le voile. Pas celui façon Batman qui nous vient d’Arabie saoudite, évidemment. Juste le traditionnel voile islamique ; bref, ce qui nous ramène une fois de plus à ces fichus musulmans.

Ce 28 octobre dernier, Paris, à l’hôtel de ville, remise du « Prix de la laïcité », organisée par le Comité Laïcité République, et destiné à récompenser, cette année, Samuel Mayol et Fazıl Say, Turcs d’origine, respectivement pianiste et compositeur. Ce qui rendait évidemment légitime la présence de Suheda Asik, reporter travaillant au journal franco-turc Zaman France.

Pas de pot, la journaliste en question est voilée et se voit sommée de retirer le tissu incriminé avant de pénétrer dans le saint des saints. Et c’est là où l’on commence à n’y plus rien comprendre. Les dirigeants du Comité Laïcité République refusent tout d’abord de commenter l’événement, ou le non-événement, c’est selon ; tandis que le service de presse de la mairie tient à faire part « de son total soutien ». À qui ? À Suheda Asik, on imagine. Finalement, les têtes pensantes – voilées d’œillères ou pas – du Comité Laïcité République finissent par se raviser et « regrettent une initiative individuelle qui ne saurait l’engager et qui va même à l’encontre des principes qu’il défend […] mais s’étonne de la dimension donnée à cet épisode regrettable, sans qu’il ne lui ait été donné l’occasion de s’exprimer sur le sujet ». Quels sont les « principes » en question ? L’histoire ne le dit pas non plus.

Étonnant système de défense, sachant que le comité incriminé semble avoir tout d’abord refusé de s’exprimer sur le sujet, pour ensuite s’exprimer tout en regrettant de n’avoir pas pu s’exprimer. Et après s’être finalement exprimé, qu’en ressort-il ? Rien de probant. Ou de l’art de s’exprimer pour ne rien dire.

Le voile, qu’il soit le fait de jeunes journalistes musulmanes ou de veuves corses, est-il contraire à la laïcité et à ses valeurs, toujours brandies, mais jamais clairement définies ? On ne le saura sans doute jamais.

Et puis, au nom de l’égalité de traitement entre ces religions cohabitant vaille que vaille en France, faudra-t-il un jour ôter son voile aux statues de la Vierge Marie qui ornent nos églises de France ? Puis, au nom d’une autre égalité, celle des sexes. Après avoir obligé nos petites musulmanes à tomber le voile, il faudra bien faire de même avec leurs homologues masculins qui se dissimulent la caboche avec des capuches…

Le plus simple, finalement, demeure la solution Femen : les roberts à l’air en attendant qu’elles nous exhibent le barbu. Comme ça, tout le monde sera citoyen et solidaire, démocrate participatif et motivé. Et, avec un peu de chance, le tout sera tôt ou tard subventionné par les services de Fleur Pellerin.

En attendant, celui ou celle qui m’expliquera le fin mot de cette histoire sans queue ni tête – même voilée – bénéficiera à jamais de mon éternelle reconnaissance.

Via: bvoltaire.fr


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