Alès : rencontre avec Oxana, cofondatrice des Femen

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xana Shachko, cofondatrice du mouvement Femen, met sa "vie en jeu pour ce combat".

Les vidéos, où, seins nus, elles protestent contre les violences faites aux femmes, la dictature ou la corruption ont été relayées par de nombreux médias. Derrière les images, qui sont les fondatrices des Femen, ces jeunes Ukrainiennes aujourd'hui indésirables dans leur pays ? Un excellent documentaire présenté jeudi 26 mars en avant-première (1) a tenté d'y répondre. Avec pour invitée exceptionnelle la passionante Oxana Shachko, 28 ans.

À l'origine, nous étions trois, Anna, "Sacha" et moi. Ça a commencé il y a quinze ans. En Ukraine, il n'y avait pas du tout de culture du féminisme. À Khmelnytskyï, d'où nous sommes originaires, on a d'abord commencé par des actions dans la rue, pour dénoncer le mauvais fonctionnement d'un hôpital. On s'est rendu compte qu'on arrivait à capter l'attention des médias et que ça faisait bouger les choses. Puis on a déménagé à Kyiv. On a pris le nom de Femen. On voulait d'abord lutter contre la prostitution : en Ukraine, elle a beau être illégale, il y a des bordels partout. C'est là qu'on a commencé à utiliser notre sexualité, pour montrer qu'on la contrôlait. Que les femmes Ukrainiennes n'étaient pas des objets.

Moi, je préfère vivre, bien sûr, je ne suis pas suicidaire. C'est vrai que je mets ma vie en jeu pour ce combat. Avant, quand j'avais 15 ans, je ne me préoccupais pas de ma famille, d'avoir des enfants. Aujourd'hui, je vis à Paris, dans un squat, je n'ai pas vu ma famille depuis longtemps... Et je peux être expulsée à tout moment. Des fois je me dis que je devrais avoir une jolie vie, avec des amis, peut-être un mari, des enfants... Mais en tout cas, je ne supporterais pas de vivre et de ne rien essayer pour changer les choses.

(1) "Je suis Femen", d'Alain Margot. Sortie DVD le 23 avril.