TUNIS, Tunisie - Amina Sboui, la militante tunisienne du mouvement féministe Femen, fait face à de nouvelles accusations après une altercation avec un gardien de la prison où elle est détenue, a annoncé son avocat jeudi.
La jeune femme de 19 ans avait choqué les Tunisiens en mars en publiant sur Internet des photos d'elle les seins nus afin de dénoncer les discriminations contre les femmes. Elle a ensuite été arrêtée en mai pour avoir écrit le nom de Femen, un groupe féministe ukrainien, sur un mur du cimetière de Kairouan, en Tunisie, où des musulmans ultraconservateurs devaient tenir une conférence annuelle.
La Tunisie est l'un des pays musulmans les plus progressistes, en particulier en ce qui concerne les droits des femmes, mais les coups d'éclat d'Amina Sboui mettent au défi les limites de la tolérance tunisienne.
Amina Sboui a été accusée d'appartenir à une organisation criminelle, d'avoir troublé la morale publique et d'avoir profané un cimetière, ce qui pourrait lui valoir jusqu'à huit ans de prison. Elle est détenue depuis deux mois, et aucune date n'a encore été fixée pour son procès.
Son avocat, Halim Meddeb, a déclaré qu'elle faisait maintenant face à deux autres accusations, «insulte contre un fonctionnaire en devoir» et «diffamation d'un fonctionnaire», après avoir supposément tenté d'empêcher un gardien de prison de battre une autre détenue.
Me Meddeb a indiqué que la jeune femme comparaîtrait en cour lundi pour répondre aux nouvelles accusations, qui pourraient être passibles de 18 mois d'emprisonnement.
Dans un communiqué publié mercredi, Human Rights Watch condamne les multiples accusations portées contre Amina Sboui et estime qu'elles ont des motivations politiques. L'organisation appelle les autorités tunisiennes à la libérer dans l'attente de son procès.
Via: 985fm.ca
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