Femen: "On ouvre le débat de manière radicale"

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Les Femen ont "béni" notre primat de Belgique. Découvrez leur interview !"

BRUXELLES Aux cris de “Léonard, y’en a marre”, “Stop Homophobia” ou encore “God save the gouines”, quatre Femen belges ont fait irruption topless au cours d’une conférence, qui se tenait jeudi soir au sein de l’Université libre de Bruxelles, pour… “bénir” Monseigneur Léonard à coups de sprays en forme de Vierge Marie  !

Objectif en ce jour de légalisation du mariage gay en France : “Attaquer à l’eau – non – bénite l’un des principaux colporteurs de l’homophobie en Europe”, dixit les Femen. S’étant illustrée pour la première fois au début du mois devant la Grande Mosquée de Bruxelles à l’occasion d’une action intitulée Djihad topless , cette nouvelle branche belge des Femen intrigue. Étudiante en 4e année dans une école de cinéma, Margaux, 23 ans, porte-parole du mouvement, a répondu à nos questions.

Comment est né Femen Belgique  ?

“J’ai rencontré fin février les Femen France et Ukraine par curiosité parce que je m’intéresse à toutes les formes de féminisme. En les rencontrant, j’ai eu le désir de les rejoindre et j’ai commencé à leur parler de mon idée de créer une branche en Belgique. Une semaine avant l’action Topless djihad, les filles m’ont rappelée en m’expliquant qu’elles voulaient réaliser une action pour soutenir Amina – une Femen tunisienne – dans dix pays et elles m’ont demandé si je voulais représenter le mouvement en Belgique. J’ai répondu que ça allait dépendre des filles que j’allais trouver ou pas. J’ai lancé l’appel sur Internet et quelques filles ont répondu. On est maintenant neuf.”

Femen, c’est un mouvement structuré  ?

“Oui. On ne peut pas prendre des décisions aussi importantes que celle d’aller attaquer une figure religieuse aussi connue en Belgique sans en parler d’abord aux quatre membres fondatrices. Même si c’est nous qui avons proposé, préparé et mis en scène cette action-là.”

Vous êtes satisfaites du résultat  ?

“On est très contentes. Pendant que Léonard s’est mis en position de prière et priait apparemment pour nous, nous aussi, on priait la Sainte Vierge de le sauver de l’homophobie. On a tous prié les uns pour les autres, mais pas pour les mêmes raisons. Léonard s’était manifesté très récemment dans la presse et il y avait eu peu de débat autour des propos qu’il a tenus. Nous, on ouvre le débat de manière radicale, certes, mais on ouvre le débat.”

Pourquoi n’utilisez-vous que vos seins pour véhiculer vos messages ?

“On récupère les codes qui sont véhiculés par la société patriarcale. On voit partout des corps de femmes nues. C’est extrêmement banalisé. C’est le corps objet. Les Femen se réapproprient cet outil qui rend les femmes esclaves de cette image en faisant de nos corps un outil politique et non pas commercial. C’est important que les seins ne soient pas un symbole gratuit. C’est étrange comme le téton féminin est obscène. On ne peut pas le montrer. Si mon corps est perçu comme quelque chose d’obscène, je le montre et je me le réapproprie pour dire l’inverse.”

On a l’impression que les militantes Femen doivent répondre à des canons bien précis…

“Il n’y a absolument aucun critère. Les femmes qui vont vers ce moyen d’action sont peut-être moins complexées que d’autres. J’aimerais énormément qu’il y ait plus de diversité des corps dans les mouvements Femen mais on ne va pas faire des castings pour recruter des filles plus rondes sous prétexte qu’on est taxées d’être dans un certain canon. Dans les médias, on a toutes l’air d’être supercanons alors qu’on a toutes nos poignées d’amour. Il y en a certaines qui ont de tout petits seins ou des seins qui tombent plus que d’autres. Il y a aussi dans le groupe des hétéros, homos, bis et il y a même une transsexuelle prénommée Aurore.”

Vous avez pris des coups lors de l’action…

“On s’est toutes fait agripper. Il y a Julie qui a pris un énorme coup de pied de la part de l’un des organisateurs – Patrice Dartevelle, président de la Ligue pour l’abolition des lois réprimant le blasphème et le droit de s’exprimer librement (LABEL) – de la conférence. Il s’est montré extrêmement violent et elle a un hématome dans le dos et a eu du mal à respirer durant plusieurs heures. Il y a aussi Virginie qui a pris un coup dans la tête par-derrière. Tous les coups qu’on a pris ont été assénés par-derrière. Des gens du public sont aussi venus nous agresser.”

D’aucuns assimilent également vos actions à des agressions…

“On est agressives mais on est pacifistes. On ne porte jamais de coups lors de nos actions et on reste dans le happening par rapport à la violence qui est générée par des personnalités comme Poutine, Berlusconi ou Monseigneur Léonard. On est un degré en dessous, c’est sûr.”

Pouvez-vous nous rappeler vos ambitions  ?

“Nous luttons contre la dictature et les fausses démocraties. Nous luttons contre l’industrie du sexe et les réseaux de prostitution qui exploitent le corps de la femme. Le troisième pilier de notre combat, c’est la religion. Ce n’est pas une religion en particulier, mais toutes les religions qui véhiculent des messages misogynes et homophobes. On reste bien sûr tolérantes par rapport aux croyants qui pratiquent leur religion dans la sphère privée, mais dès lors que des personnalités religieuses ont des propos discriminants, on se doit d’agir. Cela vaut tant pour les catholiques que pour les musulmans.”

Via: dhnet.be


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