Il y a Femen et Femen…

Allez, il faut s’y coller un jour ou l’autre : parler des Femen. Il paraît qu’en se montrant dans le plus simple appareil, elles défendent la condition féminine. Ah bon ? Quand j’étais en troisième, dans le bois à côté du lycée, il y avait un type qui longeait les terrains de sport avec tout son matériel à l’air. Personne ne se serait avisé de prétendre, surtout pas les flics qui sont venus l’arrêter un matin, qu’il cherchait ainsi à défendre la cause des hommes. Lui-même, d’ailleurs, a raconté beaucoup de bobards au juge, mais celui-là, il n’a pas osé…

On me dit qu’en plus, c’est super innovant et transgressif. Ah bon ? Ben moi, je vois ça tous les mois d’août depuis des siècles : une Femen à l’action, ça ressemble vachement à ma voisine de plage quand elle se lève en trombe pour enlever de son joli drap de bain Carré Blanc le sable que viennent de lui envoyer mes enfants en courant trop près d’elle et que, fumasse, elle le secoue dans tous les sens (en me regardant avec un air aussi aimable qu’une Femen regarde un archevêque belge). La seule différence, c’est que ma voisine de plage, le reste du temps, reste à faire du pile-face dans son coin sans enquiquiner le monde. D’été en été, je vois ses appas bronzés descendre les étages, c’est l’équation impossible du topless et de la gravitation. Que n’arriveront pas plus à résoudre les Femen que les autres. Le sport sans soutien-gorge, c’est tout sauf la libération de la femme.

On me dit « attends, c’est courageux ! » Pardon bien. Il y a Femen et Femen. Autant de différences entre Femen en Tunisie et Femen en France qu’entre être caporal au Mali, occupé à faire le coup de feu, et caporal à Paris, occupé à photocopier le prochain sujet de maths de Saint-Cyr. Dans la boîte « Femen », il y a des postes plus peinards que d’autres. On lit dans les journaux qu’à La Roche-sur-Yon, les parents de Pauline, partie faire la Femen en Tunisie, sont inquiets. Sans blague. D’autant qu’il n’est pas certain que la petite, militante au PS, ait tout compris au film. La Tunisie, ses clubs de vacances, ses plages de sable fin, et surtout sa révolution de Jasmin qui a fait passer le pays de l’ombre à la lumière… À la lampe de poche alors. Les deux Françaises et l’Allemande venues le 29 mai dernier soutenir Amina, la première Femen tunisienne, ont vu s’ouvrir leur procès hier. Elles sont arrivées en salle d’audience recouvertes du voile blanc traditionnel. Le juge a finalement reporté le procès au 12 juin et refusé, en attendant, de les remettre en liberté conditionnelle.

Je ne voudrais pas semer plus de zizanie dans les rangs qu’il n’y en a sans doute déjà (les communautés de femmes, ce n’est pas toujours facile…), mais il me semble que, dans un esprit de justice élémentaire, le diplôme de Femen ne devrait s’obtenir qu’après un petit stage commando au-delà de la Méditerranée. Pour débusquer les planquées. On vient d’apprendre que certaines, pour défendre leurs collègues captives en Tunisie, sont allées manifester seins nus… en Allemagne. Ouah, trop peur. Les geôles teutonnes de la cruelle Angela, c’est quelque chose !

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Gabrielle Cluzel

Via: bvoltaire.fr


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The mission of the "FEMEN" movement is to create the most favourable conditions for the young women to join up into a social group with the general idea of the mutual support and social responsibility, helping to reveal the talents of each member of the movement.

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