La condamnation à deux ans de camp pour "hooliganisme" des jeunes femmes du groupe de rock russe Pussy Riot a suscité des critiques officielles en Europe, où des manifestations ont eu lieu pour dénoncer leur procès, ont constaté des journalistes de l'AFP.
La chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton s'est déclarée "profondément déçue" par le verdict qu'elle a jugé "disproportionné".
Cette affaire "est contraire aux obligations internationales de la Russie en matière de respect de la liberté d'expression",a estimé la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères dans un communiqué.
Le secrétaire d'Etat autrichien aux Affaires étrangères, Wolfgang Waldner, a souligné que le verdict "est en infraction avec l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'Homme sur la liberté d'expression".
Son homologue allemand Guido Westerwelle s'est déclaré "inquiet des conséquences de cette peine pour l'avenir et la liberté de la société civile russe".
A Paris, environ 200 personnes réunis près du musée Beaubourg ont accueilli par des huées l'annonce des attendus du verdict reconnaissant coupables de "hooliganisme" et d'"incitation à la haine religieuse" Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina.
Quelques jeunes femmes avaient le visage masqué par des cagoules de couleur, comme étaient apparues les trois jeunes Russes dans la vidéo tournée en février qui leur a valu d'être poursuivies par la justice.
Les Pussy Riot ont été reconnues coupables d'avoir "violé l'ordre public" et "offensé les sentiments des croyants" pour avoir chanté dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou une "prière punk" demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.
La ministre française des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement Najet Vallaud-Belkacem avait salué dans la matinée les manifestations en tweetant "L'impertinence ne devrait jamais amener en prison".
Depuis l'interpellation des trois Russes, la mobilisation internationale, marquée par des appels de Madonna, du philosophe français Bernard-Henri Levy ou du réalisateur américain John Malkovitch, pétition à l'appui, n'a pas faibli.
A Londres, une cinquantaine de personnes s'étaient donné rendez-vous au Royal Court Theatre, au coeur de la capitale, qui avait mis en scène une mini-pièce intitulée "Pussy Riot, the final verdict", où des actrices ont rejoué les plaidoiries des trois jeunes femmes lors du procès.
La cause des "Pussy Riot" a suscité le soutien de nombreux artistes au Royaume-Uni, dont Paul McCartney et Peter Gabriel.
A Bruxelles, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées à proximité de l'ambassade russe. Certains manifestants arboraient des portraits de Vladimir Poutine, outrageusement maquillé et rebaptisé pour l'occasion "Vladimir Pussy".
A Kyiv, une militante du mouvement ukrainien Femen, Inna Chevtchenko, seins nus et armée d'une tronçonneuse, a scié une croix érigée à la mémoire de victimes de répressions staliniennes.
A Sofia, le monument des soldats de l'Armée Rouge a été la cible d'une action de manifestants qui ont décoré les soldats de la marque du groupe punk russe, une cagoule colorée.
A Barcelone (Espagne), une cinquantaine de jeunes se sont rassemblés près de l'église de la "Sagrada Familia" pour réclamer "la liberté pour Pussy Riot".
Via: lepoint.fr
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