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Femen au festival du film, Venise
Le leader des Femen ne montre pas ses seins, et pour cause : c’est un homme. Cerise sur le gâteau de la honte, il parait qu’il est autoritaire, tyrannique, paternaliste et un brin misogyne. Viktor Svyatskiy avait décidément tout pour lancer un mouvement politique de grande ampleur. Mais, féministe ?
Le paradoxe est révélé au grand jour par le documentaire ‘L’Ukraine n’est pas un bordel’ de Kitty Green, un film choc qui a fait sensation hier au festival international du film à Venise. Une découverte qui ne joue pas vraiment en la faveur du groupe de militantes…
« Il peut être vraiment odieux »
Kitty Green ne diabolise pas Viktor Svyatskiy. Mais tout en reconnaissant ses incroyables qualités organisationnelles et son charisme irrésistible, elle le présente comme un homme « doté d’une personnalité dominante » et qui « peut être vraiment odieux ».
« Il était assez horrible avec les filles », livre-t-elle. « Il leur criait dessus et les traitait de salopes ». Des révélations bien surprenantes, quand on connait la verve des Femen à combattre le machisme sous toutes ses formes.
"Ces filles sont faibles" dit Viktor Svyatskiy lui-même. "Elles n'ont pas la force de caractère. Elles n'ont même pas ce désir d'être fortes. Au lieu de ça, elles se montrent soumises, molles, pas ponctuelles, et plusieurs autres facteurs qui les empêchent de devenir des militantes. Il s'agit là de qualités qu'il était essentiel de leur apprendre".
« C’est vrai, je suis le patriarche d’une organisation qui lutte contre le partiarcat » conclue-t-il, avant d’avancer comme argument d’autorité que, après tout, « Marx et Lénine étaient des bourgeois », merci pour eux.
Le hijab contre les seins nus
Il n’en reste pas moins que la crédibilité du mouvement tout feu tout flamme s’en trouve largement entamée. Le groupe Facebook ‘Muslim women against Femen’, des femmes musulmanes qui ne se reconnaissent pas dans le mouvement hyper médiatisé, a bien entendu commenté l’ironie mordante d’une telle révélation.
« Et dire qu’Inna Shevchenko nous avait accusées d’être contrôlées par des ‘barbus’… » rappellent-elles, sarcastiques. Ce fait gênant vient s’ajouter à la critique d’Amina Sboui il y a peu, qui taxait le groupe féministe d’islamophobie. « Il n’est pas nécessaire d’être nue pour être féministe » clament celles qui refusent le chemin pris par les Femen.
Le mouvement Femen sera-t-il abattu par ce petit scandale ? Probablement pas. Mais c’est un coup dur tout de même pour ces femmes qui s’insurgeaient contre la suprématie des ‘barbus’.
Parce qu’en plus, Viktor Svyatskiy, il en a, de la barbe…
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Via: afriquinfos.com
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