Tunisie : des islamistes piratent la page Facebook des Femen

Des pirates informatiques de la mouvance islamiste ont pris le contrôle, dans la nuit de mercredi à jeudi, de la page du groupe féministe Femen-Tunisie. Une réaction possible à la diffusion de photos de deux jeunes tunisiennes seins nus, à l'origine d'une vive polémique dans le pays.  

«Grâce à Dieu nous avons piraté cette page immorale et le meilleur est à venir», se flatte le pirate qui signe du nom «al Aangour».

«La page a été piratée et si Dieu le veut, ces saletés vont disparaître de Tunisie», écrit-il encore. Le hacker a remplacé sur la page les photos des différentes seins nus des Femen à travers le monde par des vidéos de sourates du coran, d'images illustrant la profession de foi l'islam. La page est désormais fermée.

Une vive polémique en Tunisie

Deux jeunes Tunisiennes ont diffusé ces derniers jours sur internet des photos d'elles seins nus avec écrit en lettre noire et en arabe sur leur poitrine «mon corps m'appartient, il ne représente l'honneur de personne». Leur compte Facebook créé le 1er mars a réuni plus de 4.000 commentaires en quelques jours. Les uns pour soutenir leur cause, les autres pour les couvrir d'insultes, jugeant leur acte vulgaire et extrémiste.


Photo d'Amina publiée sur la page Facebook Femen France.

L'une d'elles, Amina, régulièrement menacée de mort, est apparue dans plusieurs médias tunisiens pour expliquer son geste. Les images et ses propos ont beaucoup choqué en Tunisie. La presse tunisienne a longuement commenté l'action des féministes ukrainiennes et françaises en Tunisie, alors que l'atteinte à la pudeur est passible de six mois de prison ferme.

Mais après la polémique, c'est aujourd'hui l'inquiétude. Depuis quelques jours, on ignore où est passée Amina. Une responsable des Femen explique dans Libération qu'elle ne parvient plus à entrer en contact avec elle.

VIDEO. Amina évoque l'action des Femen Tunisia

Les femmes tunisiennes disposent depuis les années 1950 des droits les plus avancés dans le monde arabe, mais de nombreuses inégalités demeurent notamment en matière d'héritage. Les associations féministes accusent régulièrement les islamistes d'Ennahda, qui dirigent le gouvernement, de chercher à s'en prendre aux droits des femmes et réclament que l'égalité des sexes soient clairement garantie dans la future Constitution.

Les Femen, groupe de féministes ukrainiennes qui a fait des émules dans plusieurs pays du monde, notamment à Paris, sont connues depuis 2010 pour leurs actions «topless» dénonçant le sexisme, l'homophobie, la prostitution et la religion.

La difficile implantation des Femen dans les pays arabes
Le 21 décembre 2012, alors que la rue égyptienne est divisée sur le projet de nouvelle Constitution, la jeune blogueuse Aliaa Magda Elmahdy, va se lancer dans le débat politique. Accompagnée de deux autres militantes des Femen, elle se présente nue devant l'ambassade d'Egypte à Stockholm, arborant le drapeau égyptien et un Coran en guise de cache-sexe. Sur les corps des trois manifestantes on pouvait lire : «La charia n'est pas une Constitution», «Non à l'islamisme, oui à la laïcité». Le tour de force a des échos jusqu'en Egypte où Aliaa Magda Elmahdy a déjà défrayé la chronique.

Le 23 octobre 2011, dans une Egypte à feu et à sang, où le régime vacille, Aliaa Magda Elmahdy, 20 ans, prend tout le monde de court et poste, sur son blog, une photo d'elle dénudée. En quelques heures, la Toile s'affole et le cliché fait le tour du monde, provoquant sympathie pour les uns, colère et haine pour d'autres.

La polémique touche alors tout le monde arabe, et le compteur de son blog affiche plus de 8 millions de visiteurs en quelques jours. Menacée de mort et lâchée par sa famille, Aliaa décide de quitter l'Egypte avec son ami, le blogueur Karim Ameer.

L'effet produit par Aliaa et ses actions avec les Femen ne semble pas avoir rencontré de réel soutien en Egypte. Outre le déluge d'insultes et autres menaces de mort postées sur les réseaux sociaux, la société civile n'a montré aucune solidarité avec elle. Pis, les militants du mouvement de la Jeunesse du 6 avril, fer de lance de la révolution égyptienne en 2011 et farouches opposants à la nouvelle Constitution, se sont désolidarisés d'Aliaa, jugeant son action superficielle.

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Via: leparisien.fr


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