La jeune femme s'est dite "hallucinée" d'avoir été ainsi condamnée pour exhibition sexuelle, "Femen n'a jamais été condamné dans aucun autre pays pour exhibition sexuelle, même en Tunisie, même en Turquie, même en Ukraine", a-t-elle ajouté. Pour elle, le fait que l'action se soit déroulée dans un édifice religieux a "bien sûr" changé les choses. "C'est très grave pour la liberté d'expression et le militantisme féministe et le militantisme tout court", "c'est une atteinte à la liberté d'expression", a-t-elle estimé.
Le 20 décembre 2013 au matin, la jeune femme s'était dirigée, torse nu, vers l'autel de l'église face à une dizaine de personnes présentes alors qu'une chorale répétait dans l'édifice. Elle portait sur le dos l'inscription "Christmas is cancelled" (Noël est annulé) et sur le ventre "344e salope", en référence au manifeste de 343 femmes appelant à la dépénalisation de l'avortement et à la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse en 1971. Elle avait ensuite déposé des morceaux de foie de veau censés représenter l'avortement de l'enfant Jésus.
Une seconde condamnation en France pour une Femen
Cette action visait à dénoncer les prises de position de l'Église dans le débat sur le droit à l'avortement, alors que des restrictions étaient envisagées alors en Espagne. C'est la deuxième fois en France qu'une Femen est condamnée pour exhibition sexuelle. Le matin même de la comparution d'Eloïse Bouton, le 15 octobre, une militante ukrainienne qui avait attaqué la statue de cire du président russe Vladimir Poutine au musée Grévin a été condamnée par une autre chambre du tribunal à 1.500 euros d'amende pour exhibition sexuelle et dégradation.
L'avocat d'Eloïse Bouton, Me Michaël Ghnassia, s'est étonné de cette différence de peine, sa cliente ayant été condamnée à de la prison avec sursis. Hormis ces deux cas, "aucune autre action de Femen" n'a été poursuivie pour exhibition, a-t-il souligné. Y compris à la suite d'une manifestation le 18 octobre devant le palais de justice de Paris où une trentaine de militantes avaient protesté seins nus contre les poursuites pour ce délit.
Me Laurent Delvolvé, avocat du curé de la Madeleine, a quant à lui estimé que cette décision vient rappeler "le respect dû en toutes circonstances à tous les lieux de culte, et notamment aux lieux de culte catholique. Le tribunal vient rappeler qu'on ne peut pas faire n'importe quoi au sein d'un édifice religieux sans risquer de se faire condamner pénalement", a-t-il ajouté. "Le diocèse de Paris considère que c'est une juste reconnaissance de l'atteinte qui a été portée à l'affectation cultuelle, au libre exercice du culte et à la liberté religieuse", a-t-il conclu.
Une course-poursuite entre la police et les Femen se termine dans un mur
Via: lci.tf1.fr
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