Une chercheuse convertie à l’islam place les Femen dans le même …

Dans une tribune publiée dans le Guardian, Susan Carland accuse le groupe féministe de tenir un discours caricatural et stigmatisant à l'encontre de la religion musulmane. Faisant le jeu des imams les plus rigoristes.

Susan Carland, une chercheuse australienne convertie à l'Islam, a fait paraître une tribune dans The Guardian renvoyant dos à dos l'action des Femen de ce dimanche 13 septembre à Pontoise en région parisienne, lors du Salon de la femme musulmane, et le discours controversé des imams. Selon elle, le groupe féministe fait preuve de «condescendance», alimentant un peu plus «le sexisme» ambiant.

Pour rappel, alors que deux imans connus pour leur rigorisme religieux offensif, Mehdi Kabir et Nader Abou Anas, débattaient de «la valorisation de la femme dans l'islam», deux Femen ont débarqué seins nus pour troubler l'événement. Elles ont été dégagées immédiatement par le service de sécurité, mais aussi frappées par des participants, dont certains les ont traitées de «sales putes» à «tuer», selon les propos de la leader du mouvement Inna Shevchenko

Un manque de nuances

Le but des Femen était de chahuter ce salon musulman, déjà très critiqué, et plus généralement, de désapprouver la place accordée à la femme dans l'islam. Le groupe féministe est connu pour ses positions critiques sur la religion musulmane et avait notamment déjà mené une action pour dénoncer la burqa en 2012

Mais selon cette chercheuse australienne, les Femen s'y prennent mal. Dans sa tribune, elle les accuse notamment d'alimenter le cliché de la femme musulmane soumise, stigmatisant une religion plus que ses dérives: 

«Ce qui est le plus troublant avec cet événement, ce n'est même pas l'attitude outrageusement condescendante des Femen, ni le sexisme épouvantable déclaré de certains musulmans impliqués: c'est que ces deux voix sont encore une fois les deux seules que l'on entend dans le débat. C'est comme s'il fallait être soit une musulmane qui adore la misogynie, tel un devoir religieux, soit une féministe orientale qui hait l'islam. Il n'y a pas d'autre option.»

Une tradition musulmane combative

Susan Carland s'appuie sur ses recherches historiques pour défendre l'idée qu'il existe une tradition de lutte contre la misogynie dans l'islam. Elle cite Aïsha, l'épouse du prophète qui se serait élevée contre les hommes qui pensaient que leur prière n'avait aucune valeur si une femme passait devant eux. «Vous traitez les femmes telles des inférieures aux animaux ?!», leur a-t-elle rétorqué. 

La chercheuse assure aussi que c'était une femme qui faisait face au second calife lors d'un débat à la mosquée sur les droits financiers des femmes dans le mariage et l'a battu. Aujourd'hui, l'avocate Asifa Qureshi s'appuierait sur la Charia pour lutter contre des condamnations au viol au Pakistan et contre des appels à la lapidation au Nigeria.

Promouvoir un «islam égalitaire»

Plus que la position des Femen, qu'elle juge caricaturale donc, Susan Carland plaide pour une troisième voie, à savoir la promotion d'un «islam égalitaire et favorable à la responsabilisation des femmes». Elle cite autour d'elle le cas de nombreuses femmes qui se servent de la religion musulmane pour lutter contre le sexisme souvent «encouragées dans ce sens par les hommes de leur entourage (maris, pères, professeurs)».  

Lundi 14 septembre, Inna Schvechenko s'est défendue dans les Inrocks de toute «islamophobie». La leader des Femen a expliqué que «le fait même de devoir rappeler qu'il ne faut pas battre sa femme»  est suffisamment révélateur pour justifier l'action féministe du salon musulman.

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Spooky

a écrit le 16.09.2015 à 20 h 54

Ce seul fait dévalue pas mal son propos. On ne peut sérieusement traiter ces questions en y étant impliqué, et Inna Schveshenko a raison sur le fond, au moins sur ce qui motivait l'intervention de son groupe à Pontoise. Maintenant c'est vrai qu'il ne faut pas trop caricaturer, car ce n'est pas toujours facile de distinguer ce qui ressort du religieux et du machisme de la société orientale en général, qui reste bien réel (les Yazidis, victimes de Daesh, pratiquaient jusqu'il y a peu les crimes "d'honneur"). Je préfèrerais lire la prose de celles que Susan Carland cite dans son étude que d'elle-même. Ou alors d'un chercheur non converti à l'islam, donc extérieur comme il est nécessaire à l'objet de son travail.

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Via: slate.fr


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